Description

Invités :

Eric Verdier, psychologue communautaire

Justine Atlan, directrice d’e-Enfance, association de protection de l’enfance sur Internet

Véronique Reille-Soult, président de BackBone Consulting, spécialiste des réseaux sociaux

Denis Peiron, journaliste à La Croix, spécialiste de l’éducation

Le harcèlement scolaire qui se perpétue aussi sur les réseaux sociaux, continue de sévir, allant même jusqu’à provoquer le suicide de certains jeunes. À Marseille, Marie, une jeune fille de 15 ans, s’est donné la mort suite au harcèlement à l’école. En cause ? Un acharnement dirigé par un groupe d’adolescents contre elle, à l’école, mais aussi prolongé à la maison, via Snapchat, Tiktok ou Instagram.

Malgré le fait qu’ils soient avertis, les parents se sentent souvent démunis face à une telle situation. Y a-t-il des signaux faibles à détecter en amont ? « Ils sont parfois masqués par les enfants eux-mêmes. Tout signe qui indique un changement de comportement et n’est pas expliqué devrait pouvoir alerter sur le fait qu’il se passe quelque chose. Cela n’interpelle pas uniquement les parents, mais de tout un collectif », analyse Éric Verdier, psychologue communautaire.

En France, un enfant sur dix est harcelé à l’école, selon les chiffres officiels de l’Éducation nationale. « C’est un phénomène massif », commente Justine Atlan, directrice d’e-Enfance, association de protection de l’enfance sur Internet. « Avec les réseaux sociaux, il n’y a pas plus de victimes, mais plus d’auteurs. Cela embarque beaucoup plus de personnes car les réseaux désinhibent ». Liker, c’est déjà harceler, participer à une action malveillante.

Le harcèlement sur les réseaux sociaux est aussi encouragé par une certaine impunité à l’égard des auteurs. « Cela ne s’arrête jamais. Avec les réseaux sociaux, il n’y a plus de répit. Le but est d’humilier », analyse Véronique Reille-Soult, président de BackBone Consulting, spécialiste des réseaux sociaux.

Que faire en tant que parent ? Ils doivent souvent faire face à un sentiment d’impuissance. Malgré une prise de conscience ces dernières années, les drames liés au harcèlement existent encore. Depuis le début de l’année 2021, 19 jeunes se sont suicidés après avoir été victime de harcèlement. « La caisse de résonance est de plus en plus jeune, à cause des réseaux sociaux, et il y a aussi un manque de formation de la part du personnel éducatif », analyse Denis Peiron, journaliste à La Croix, spécialiste de l’éducation.