Description

  Invités : 

- Bernard Guetta, journaliste et député européen Renew Europe, spécialiste de géopolitique

- Yves Bourdillon, journaliste au service international des Echos en charge de l’Europe de l’Est

- Hugues Huet, grande reporter à Franceinfo, spécialiste des questions internationales 

Le Haut-Karabakh a annoncé sa propre dissolution et se vide de sa population à une vitesse effarante. Après les Ukrainiens, le peuple arménien est victime de l’usage de la force depuis plus d'une semaine dans cette région montagneuse du Caucase. 140 000 arméniens seront obligés de fuir le Haut-Karabakh d’ici la fin du week-end, laissant tout derrière eux. L’urgence est d’aller chercher ceux qui n’ont pas de moyen de transport. A Stepanakert, la capitale, une cinquantaine de bus sont partis jeudi 28 septembre au soir, et devraient ramener 2500 personnes ce vendredi 29 septembre. 

Le 19 septembre dernier, l'Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire pour reprendre le contrôle du Haut-Karabakh. Le pays et des séparatistes soutenus par l'Arménie se disputent cette région à majorité arménienne, qui est internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Le Haut-Karabakh, enclavé en Azerbaïdjan, avait proclamé son indépendance en 1991, lors de la dissolution de l’URSS, mais n’a jamais été reconnu par les azéris. Aujourd’hui, les séparatistes sont obligés de capituler. L’Arménie dénonce un « nettoyage ethnique » dans cette région où les arméniens vivent depuis 3000 ans. 

Pour Yves Bourdillon, « c'est un pays qui disparait sous nos yeux ». Les arméniens connaissent les risques qu'ils prendraient à rester dans ce territoire face à l'armée de Bakou, coupable de crimes sans précédent. Bernard Guetta estime que l'Azerbaïdjan pourrait maintenant aller plus loin. «L'Azerbaïdjan est aujourd'hui riche, en gaz, en pétrole, et riche du soutien militaire de la Turquie (...) l'Azerbaïdjan pourrait dans les jours à venir réclamer un corridor entre son propre territoire et l'enclave qu'il possède en territoire arménien, le Nakhitchevan, et donc vers la Turquie » a-t-il affirmé.