- Corinne Jolli, présidente de Particulier à Particulier (PAP)
- Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du Management des Services Immobiliers (IMSI) – membre du conseil national de la refondation
- Edouard Grimond, notaire à Lille et porte-parole du Conseil supérieur du notariat
Les prix de l’immobilier ont commencé à baisser mais le marché reste grippé et les jeunes ménages sont contraints de se tourner vers la location. En conséquence, les prix explosent. Mais jusqu’où ? Il semblerait que certains vendeurs commencent enfin à baisser le prix de leurs biens. Mais un quart des candidats à l’acquisition continuent de ne pas pouvoir le faire, notamment à cause des conditions strictes d’emprunt. « Ceux qu’on ne voit désormais plus du côté de la propriété immobilière sont les primo accédants », précise Édouard Grimond, car ils n’accèdent justement pas à l’emprunt. Conséquences de ces prix bloqués à l’achat, ces derniers préfèrent rester locataires en attendant que les prix de marché baissent véritablement. Aujourd’hui, travailler ne suffit-il plus à se loger ? Pour Corinne Jolli, on avance « dans quelque chose de très inégalitaire, puisque ce sont aujourd’hui les parents qui garantissent l’accès à la location, comme à l’achat. » D’autant que cette difficulté à l’achat vient accroître, de fait, la tension du marché locatif. La solution serait-elle de déménager là où le marché est moins tendu ? Pour inciter les Français à s’installer dans des villes moyennes, une des solutions réside dans le fait, selon Henry Buzy-Cazaux, de développer l’offre pédagogique pour attirer les jeunes actifs, chez qui la question de l’éducation des enfants se pose. Autre problème, un grand nombre de logements ne sont pas aux normes. Mais plusieurs freins empêchent la rénovation énergétique : ils sont souvent en copropriété, les financements sont inexistants, et la main d’œuvre manque. Ainsi, arrêter de louer les appartements les plus énergivores serait « complètement surréaliste », selon Corinne Jolli. Le volume des résidence secondaires a également considérablement augmenté en France. Il faudrait trouver des « mécanismes de compensation » plutôt qu’une augmentation des taxes, jugée inefficaces par les spécialistes.