Description
  • Henry Buzy-Cazaux, fondateur de l’institut du management des services  immobiliers et membre du Conseil national de l’habitat 
  • Carole Ferry, journaliste au service économie d’Europe 1
  • Catherine Sabbah, déléguée générale d’IDHEAL, un think tank dédié aux logements 
  • Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents 


L’octroi de crédits immobiliers va devenir plus contraignant : c’est ce qu’a annoncé ce matin le gouverneur de la Banque de France sur France 2. Celle qui s’inquiète des risques de surendettement des ménages à cause de l’immobilier va t-elle verrouiller ses fonds ?  

Pour Henry Buzy-Cazaux « le système bancaire français est très prudent » ce qui a permis selon lui d’atténuer l’impact de la crise économique contrairement aux États-Unis. Un accès facilité au crédit à probablement favoriser l’inflammation des prix. De facto, si cela n’engendre pas un surendettement, cela a néanmoins de graves conséquences sur le pouvoir d’achat. Le fameux « reste à vivre » est absorbé par le logement et les à côté de l’habitat (ameublement, déménagement…). Des économistes tirent la sonnette d’alarme : le prix des logements obère la consommation au détriment des loisirs et de la culture, explique le membre du Conseil national de l’habitat.

Catherine Sabbah alerte sur la situation actuelle en matière de logement : « les prix sont complètement déconnectés des revenus avec une augmentation sur 20 ans qui dépassent 200% » déclare la déléguée générale d’IDHEAL. En 20 ans les prix ont triplé ce qui n’est pas le cas des salaires constate notre invitée. Se pose alors la question de l’étalement urbain : ce qui coûte moins cher pour l’individu coûte plus cher à la collectivité. Un cercle vicieux dans le budget logement qui poussent les banques à se questionner sur l’endettement in fine. Thomas Lefebvre souligne que « la production de crédits en France fonctionne assez bien et repose sur des bases saines » même si cet effort pèse sur le pouvoir d’achat et les prix de l’immobilier. 

Pour Carole Ferry, la tendance du lieu de résidence est en pleine évolution notamment amorcée par la crise de Covid-19. C’est la revanche du péri-urbain, les citadins ont de nouveau l’envi de s’éloigner du centre pour profiter d’un espace vert. Conséquence ? Le prix de l’immobilier en ville connaît une légère baisse tandis que celui des maisons tire le marché vers le haut avec une augmentation de plus de 6% sur l’ensemble du territoire. Pour contrebalancer cette nouvelle tendance et re dynamiser les cœurs de ville, la Banque des territoires prend de nouvelles mesures avec une action coup de poing visant à réduire la fracture territoriale, à stimuler l’économie et à améliorer la qualité de vie, explique Catherine Sabbah. Plus de 11 000 logements sont en cours de chantier dans le but de dynamiser l’attractivité du territoire en centre ville. Et si demain c’était la campagne ? La question reste en suspens.