Invités :
- Emma Haziza, hydrologue, docteur de l’Ecole des Mines de Paris
- Frédéric Denhez, journaliste spécialiste des questions d’environnement
- Olivier Moustacakis, directeur général et cofondateur d’Assurland.com
Une partie de la France a les pieds dans l’eau. Depuis plusieurs jours, certains départements comme la Bourgogne, l’Indre et Loire ou encore l’Yonne et la Saône-et-Loire ont été placés en vigilance rouge aux crues par Météo-France, faisant suite à une brusque montée des eaux. « Des quantités d’eau hors-norme sont tombées sur la France et s’accumulent depuis des mois qui ont été assez pluvieux. On a basculé d’un état de sécheresse en décembre à un état de saturation des territoires. Les sols ne peuvent plus absorber car il y a beaucoup trop d’eau. Et cela entraîne des risques d’inondations », explique Emma Haziza.
Ce phénomène est notamment provoqué par le réchauffement climatique. « Ce n’est pas parce qu’il fait chaud qu’il fait sec. Au contraire, quand il fait chaud, la capacité de l’air à accueillir de la vapeur d’eau augmente de 7% par degré supplémentaire », explique Frédéric Denhez. « Par ailleurs, plus un air est chaud plus il devient turbulent. Ainsi le régime des pluies est complètement perturbé », ajoute-t-il.
Électricité coupée, logements immergés, détresse psychologique… Les dégâts sont considérables. Et les sinistrés font appel à leur compagnie d’assurance. « Il va falloir déterminer quel est le montant des dégâts. Pour cela, il faut que l’eau se soit entièrement retirée. Cela peut prendre plusieurs mois », précise Olivier Moustacakis, qui souligne l’importance de la prévention. Conséquence ? Les frais des assurances en lien avec les sinistres climatiques augmentent. Cette année les tarifs ont augmenté de 6% en moyenne par rapport à 2023. Et ils pourraient doubler d’ici 10 ans.