Description

Nos invités

  • Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique à Franceinfo TV 
  • Martial Foucault, professeur à Sciences Po et chercheur au CEVIPOF
  • Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d’IPSOS

Des maires au bord de la crise de nerf alors que leurs missions et leurs charges ne cessent d’augmenter… La coupe est pleine ! Le gouvernement leur impose cinq milliards d’euros d’économies. Pris à la gorge, les élus alertent sur les conséquences d’une telle coupe budgétaire. « L’État ampute le budget municipal de la ville de Tours de 7 milliards d’euros. On les prend où ? » peut-on lire dans une rue commerçante d’Indre-et-Loire. C’est le dilemme qu’a décidé de placarder la mairie sur ses murs pour alerter les contribuables sur cette impasse budgétaire qui menace les associations, privées de subventions, mais également la police municipale. Tours n’est pas la seule ville qui se mobilise pour sauver ses finances.

À Troyes (10) ou à Bordeaux (33), les maires ont également décidé de donner de la voix pour se hisser contre les coupes budgétaires à hauteur de 3% prévus par le gouvernement. Ces réductions, annoncées dans le cadre du plan de redressement des finances publiques, affectent directement les capacités des mairies à répondre aux besoins croissants de leurs administrés. Les maires, en première ligne face aux enjeux sociaux, économiques et climatiques, dénoncent une diminution de leurs marges de manœuvre financières. Ces coupes touchent des domaines essentiels tels que la rénovation des infrastructures, les services publics de proximité et les investissements pour la transition écologique. « On nous demande de faire plus avec moins, mais ce n’est plus tenable. Nos communes risquent l’asphyxie » déclare un maire d’une petite commune rurale lors d’un récent rassemblement à Paris. Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de réduire le déficit public et de respecter les engagements européens. Le Premier ministre Michel Barnier a néanmoins promis d’ouvrir un dialogue avec les élus locaux pour examiner les moyens de compenser ces réductions, notamment par une meilleure redistribution des recettes fiscales. Les maires espèrent que les Assises des territoires prévues prochainement permettront d’aboutir à des solutions concrètes. La crise qui s’installe entre le gouvernement et les collectivités territoriales illustre une fracture croissante entre l’État central et les territoires, dans un contexte de défiance générale envers les institutions.

Malgré une coupe drastique dans les caisses des municipalités, les maires promettent de ne pas augmenter les impôts pour compenser ces économies. Ils espèrent surtout que le gouvernement allégera la facture d’ici la fin de l’année. Réunis à Versailles pour le congrès des Maires, certains élus arborent une écharpe noire en signe de protestation. Alors, comment contenir la grogne des élus au bord de l’asphyxie ? Le débat est ouvert avec nos invités.