Invités :
Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales
Meriem Amellal, journaliste à France 24
Jean-Paul Chagnollaud, professeur, président de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée/Moyen-Orient (iReMMO)
Le conflit au Proche Orient a des conséquences en France. Depuis le meurtre de Dominique Bernard à Arras, la France est passée en alerte « urgence attentat ». Le climat social est sous haute tension. Les congés scolaires débutent ce vendredi 20 octobre dans un climat très tendu. Les départs en vacances risquent d‘être fortement perturbés. Les alertes à la bombe se multiplient dans plusieurs gares et aéroports du territoire. Jeudi 19 octobre, des gares ont dû fermer en raison d’un colis suspect. 20 aéroports ont été évacués et près de 130 vols ont été annulés. La menace terroriste est dans toutes les têtes. « Depuis la rentrée, 299 fausses alertes à la bombe ont été adressées à des établissements scolaires », a déclaré, Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation national, dans l’émission « L’Événement », sur France 2, jeudi 19 octobre.
Dans ce contexte, Gérald Darmanin a provoqué la polémique, lundi soir, en accusant Karim Benzema d’avoir des liens avec les Frères musulmans, un groupe islamiste né en Égypte, après que le footballeur ait apporté son soutien aux habitants de Gaza dans un post publié sur X (ex Twitter). Dans la foulée, la sénatrice (Les Républicains) des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, a même demandé, mercredi 18 octobre 2023, la déchéance de nationalité de l'ex-attaquant des Bleus. Et depuis la situation s’emballe. « C’est des tensions absurdes. Il faudrait un peu de retenue. C’est très choquant. On n'a pas élu des sénateurs ou des députés pour qu’ils aient à ce point peu de maîtrise de leur propre réflexion », souligne Jean-Paul Chagnollaud. « L’émotion est telle que la vérité n’a plus beaucoup de sens. Les opinions sont faites. C’est dramatique pour notre pays », précise-t-il.