Description

 Invités : 

  • Antoine Basbous, politologue, directeur de l’Observatoire des Pays Arabes
  • Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales 
  • Yves Bourdillon, journaliste au service international des Échos, en charge du Proche et du Moyen-Orient

L’information de la nuit est ce voyage d’Emmanuel Macron mardi 24 octobre en Israël. Une visite extrêmement délicate. Selon Anthony Bellanger, quoique qu’elle soit évidemment utile, elle « semble être un échec par avance » au vu de sa survenue tardive après tout un tas de dirigeants hauts placés et du peu de voix de la France au Moyen-Orient. Yves Bourdillon ne voit pas non plus très bien ce que le président pourrait apporter de plus dans les négociations. La France ne bénéficie, en plus, d’aucun levier, notamment sur les otages. Pour Antoine Basbous, il faudrait compléter cette venue « par la recherche d’une solution ». Et Emmanuel Macron doit avoir un discours clair : « quand on s’émeut de tant de morts en Israël, il faut regarder ce qui se passe à Gaza. Il faut un dirigeant occidental courageux. »

Une autre nouveauté survenue ce week-end est l’entrée d’une partie de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Un flux permanent va désormais être mis en place. Carburant, vivres, la solution ne serait-elle pas d’introduire un peu de réconfort dans le territoire longiligne ? Ce passage de l’aide, précise Anthony Bellanger demeure une goutte d’eau dans un océan de besoins gazaouis : il est de seulement 4%. D’autant que malgré les besoins, aucune entrée de carburant n’est justement prévue pour pouvoir alimenter les générateurs. Or, cette guerre va durer. Comment Israël gérera cette invasion sur le front ?   

Signe d’espoir, deux otages américaines ont été libérées ce week-end grâce à la négociation du Qatar, et aussi de Joe Biden, qui possède des leviers politiques et économiques. Mais les autres otages encore gardés demeurent extrêmement nombreux. Qu’a demandé le Hamas pour libérer ces deux américano-israéliennes ? « Sans doute beaucoup d’argent », envisage Anthony Bellanger. Yves Bourdillon rappelle aussi que pour le moment, la libération des otages est de l’ordre de 1%, et que le rapport de négociation reste donc « terriblement » en faveur du Hamas.