Description

  Invités : 

  • Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient
  • George Malbrunot, grand reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient
  • Anthony Bellanger, éditorialiste à France Inter, spécialiste des questions internationales

Benjamin Netanyahu, premier ministre d’Israël, promet d’exiger un prix énorme de l’ennemi pour ses attaques du 7 octobre 2023. Des propos qui sont, rappelle Agnès Levallois, à la hauteur de la violence de l’attaque menée par le Hamas en territoire Israélien. George Malbrunot parle d’un basculement, avec un bilan et des chiffres inimaginables en termes de perte humaine. On dénombre, en 24 heures, presque plus de pertes qu’en 8 mois de révolte palestinienne. Et surtout, ajoute le journaliste, la détention d’otages, 163 précisément, ce qui « change radicalement la donne au point de vue de la riposte Israélienne. » Ces otages risquent d’être utilisés comme « boucliers humains », et voilà toute la difficulté pour Benjamin Netanyahu, qui ne peut ignorer cet état de fait. 

Comment les renseignements et l’armée israélienne, qui possèdent de notoriété publique une force et une puissance importantes et efficaces, avec des brigades et des unités infiltrés parmi les Palestiniens, n’ont-ils rien vu arriver ? Il semble, selon, Agnès Levallois, que ces services de sécurité étaient beaucoup plus tournés vers la Cisjordanie que du côté de la bande de Gaza, où le blocus total donnait une impression de contrôle. 

Le Hamas a ainsi réussi à diffuser la peur au sein des Israéliens. George Malbrunot qualifie ce 7 octobre de 11 septembre israélien. Le Hamas, grâce à l’appui technologique, au Hezbollah, et au soutien iranien, a renforcé ses contre-mesures, entraînant la mise à nu d’Israël. Benjamin Netanyahu risque aujourd’hui une commission d’enquête parlementaire sur la faillite des renseignements pour ne pas avoir pu protéger Israël. 

Peut-on imaginer une intervention au sol, à Gaza, de Benjamin Netanyahu, pour récupérer les otages ? Jusqu’où peut aller la colère ? Selon Anthony Bellanger, il est plus que certain qu’une opération au sol aura lieu. L’éditorialiste rappelle que ce n’est pas la première fois qu’Israël est pris en défaut. Les méthodes employées aujourd’hui par le Hamas « ressemblent à s’y méprendre à celles de 2006 » employées par le Hezbollah.

En attendant, les chefs d’États appellent au calme. Recep Tayyip Erdoğan suggère notamment la création de deux États, un Israélien, et un Palestinien, ce que Agnès Levallois juge impossible, vu l’état des territoires.