Description

Invités :

  • Etienne Leenhardt, chef du service politique étrangère de France Télévisions
  • Guillaume Lagane, spécialiste des questions de défense et de relation internationales, maître de conférences à Sciences Po
  • Sofia Amara, grand reporter spécialiste du Proche-Orient et co réalisatrice de la série documentaire “Hezbollah, l’enquête interdite” sur France 5

Israël a frappé un grand coup en éliminant le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le vendredi 27 septembre. Après des mois de conflit larvé, en 12 jours, l'État hébreu a peut-être changé le cours de la guerre. D’abord, ce sont des bipeurs des membres du Hezbollah qui ont explosé au Liban, des centaines en simultané, le 17 septembre. Puis, le lendemain, des talkie walkies sautent à leur tour. En deux jours, 37 morts et plus de 300 blessés. Cette opération provoque un grave affaiblissement des moyens de communication du Hezbollah, qui doit se rencontrer en physique afin de s’organiser pour la suite des combats. Désormais exposés, plusieurs hauts dirigeants tombent.

Israël continue de bombarder le Liban et le 23 septembre est la journée la plus meurtrière depuis les années 1990 pour le pays. Le 27 septembre, Hassan Nasrallah se réunit dans un bunker avec une vingtaine de cadres de la milice. Depuis New York, Benyamin Netanyahu donne son feu vert pour larguer 85 bombes spéciales - capable de traverser 6 mètres de béton - sur le chef du Hezbollah. Celui-ci est assassiné, et avec lui, plus d’une centaine de personnes, dont des dizaines d’enfants.

Pour Etienne Leenhardt, les membres encore en vie de l’organisation vont certainement “avoir beaucoup de mal à s’en remettre”. Surveillés sur leurs téléphones, ils se méfient maintenant des bipeurs et des talkiewalkies… L’organisation qu’on croyait impénétrable s’effondre finalement. “C’est peut-être une taupe Iranienne - le parrain du Hezbollah - qui est à l’origine de cette fuite d’informations qui permet l’élimination du plus puissant secrétaire général”, nous apprend Sofia Amara. Depuis 30 ans, Hassan Nasrallah était le visage de ce mouvement, pour les libanais mais aussi à l’international. “En frappant à sa tête ce mouvement, Israël a, de fait, remporté une victoire au-delà de l’aspect opérationnel, une victoire symbolique.”, analyse Guillaume Lagane.