- Agnès Rotivel, cheffe adjointe du service monde de « La Croix »
- Yves Bourdillon, journaliste au service international des Échos, en charge du proche et du Moyen Orient
- Renaud Girard, grand reporter, chroniquer international pour « Le Figaro »
« Israël va utiliser toute sa puissance pour détruire le Hamas », a prévenu Benjamin Netanyahu. Trois jours après l’attaque terroriste, on mesure l’ampleur du choc en Israël. Le massacre à la rave party près de la bande de Gaza a fait 260 morts, sans compter les prises d’otage. Bien que le conflit Israélo-Palestinien ait été couvert depuis des années par les journalistes, pour Agnès Rotivel, ce qui surprend, cette fois-ci, est à quel point Israël est vulnérable, et comme le Hamas s’est « professionnalisé » pour avoir « réussi une opération que personne n’imaginait se produire ». Renaud Girard précise que l’on s’oriente pas à pas vers une invasion de Gaza qui risque d’être extrêmement sanglante, et, en plus, de développer un sentiment intense de colère et d’injustice. « Les gamins qui vont perdre leur mère ou leur sœur dans des bombardements ne jureront qu’une chose : les venger », prévient le journaliste. Agnès Rotivel tempère ces propos. Selon elle, les nouvelles générations n’auront qu’une seule envie : s’en aller.
N’est-ce un piège pour les Israéliens de s’engouffrer au sein d’une population à bout, pleine de rage ? Yves Bourdillon le confirme. « Mais en même temps, que peuvent-ils faire ? […] Ils ont bien conscience qu’il va y avoir un dilemme. » Il faudra s’attendre à des pertes élevées et des civils tués. L’ensemble jouera négativement sur l’opinion publique arabe et l’occident. « Mais ils sont prêts aussi à faire passer cette réputation au deuxième plan, s’il y a un vrai enjeu. »
Pour l’instant, la riposte se poursuit avec la même intensité. Les organisations humanitaires s’alarment face au spectre d’une aggravation de la crise humanitaire à Gaza.