Invités :
Arnauld Miguet, correspondant à Pékin
Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, enseignant à Sciences-Po
Carole Gomez, directrice de recherche à l’IRIS en géopolitique du sport
Valérie Niquet, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique
Entre mesures sanitaires, boycott diplomatique et manque de neige… Les Jeux olympiques d’hiver débutent, ce vendredi 4 février, à Pékin, dans un contexte glacial. Mais 14 ans après les JO d’été, l’ambiance n’est pas la même. L’image de la Chine n’est plus la même. Véritable coup de froid sur ces JO…
En raison de la crise sanitaire, ces JO se dérouleront à huis clos. Aucun public lors de la cérémonie d’ouverture ni aux alentours ni pour suivre la compétition… La bulle olympique est parfaitement maîtrisée. « Il y a une certaine frustration et à la fois une certaine fierté », explique Arnauld Miguet.
Les États-Unis ou la Grande-Bretagne ou encore le Canada et l’Australie ont choisi le boycott diplomatique à l’encontre de la Chine, en n’envoyant aucun représentant sur place, lors de la cérémonie d’ouverture. De son côté, la France a opté pour une solution moins radicale. Si la ministre des Sports, Roxana Maracineanu sera absente de la cérémonie d’ouverture, elle sera néanmoins présente sur place, mercredi, pour soutenir les athlètes français. Dans le contexte actuel, le sport semble passer au second plan… « Il y a un contexte politisé extrême qui a précédé et qui va encore se poursuivre avec de nombreuses questions. C’est le paroxysme de la politisation du sport. Mais il n’est pas exclu que l’actualité sportive prenne le dessus », explique Carole Gomez. « Jusque dans les années 2010, la Chine a privilégié le développement international pacifique. Avec Xi Jinping on a changé d’échelle. Il a imposé l’idée que la Chine devait s’imposer par la force et qu’elle était quasiment l’égal des États-Unis », explique Valérie Niquet.
En toile de fond, l’affaire autour de la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai, dont on ne sait toujours pas si, à l’heure actuelle, elle est libre de ses mouvements.