Description

Invités :

Sara Daniel, grand reporter, éditorialiste à l’Obs

Alexandre Jubelin, historien et producteur du Collimateur, podcast de l’INSERM

Pierre Haski, chroniqueur géopolitique sur France Inter, président de RSF

François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne

Au quinzième jour de guerre en Ukraine, les chars russes sont aux portes de Kiev. Mais ils sont pris pour cible par la résistance ukrainienne, équipée de redoutables missiles anti-chars. Cette opération est-elle en train de montrer les limites de la manœuvre de Vladimir Poutine ? « On voit une armée russe qui a des difficultés internes à se maintenir et à soutenir son avant. C’est la raison pour laquelle ils font des pauses périodiquement. C’est difficile, car les Ukrainiens les harcèlent et font des contre-attaques », commente Alexandre Jubelin. Kiev, s’apprête-t-elle à être entièrement détruite ? « C’est extrêmement ambigu et complexe. Mais il n’y aura pas de gant pour prendre Kiev si on en arrive à ce stade-là », précise Pierre Haski.

En Ukraine, la crainte d’une attaque nucléaire augmente d’heure en heure. « Vladimir Poutine joue énormément de cela », explique Sara Daniel. Derrière le front, se joue une véritable guerre de l’information. Tous les jours, le doute et la confusion sont mêlés aux informations du terrain, de part et d’autre. 

La guerre dure, Vladimir Poutine s’énerve...

Conséquence de la violence russe ? Le renforcement du sentiment anti-russe en Ukraine et la naissance d’une identité européenne. L’Ukraine a officiellement déposé sa candidature à l’intégration de l’Union européenne. Néanmoins, pour l’heure, les dirigeants européens, qui sont actuellement réunis, ce jeudi et vendredi 11 mars, à Versailles, s’opposent à une adhésion immédiate de l’Ukraine. « Ce n’est pas un non définitif, mais on ne peut pas faire entrer un pays en guerre », analyse François Beaudonnet. Ce sujet épineux pourrait effriter l’unité européenne affichée depuis le début de ce conflit.

Pour l’heure, les sanctions occidentales se multiplient à l’égard de la Russie, notamment sur la plan économique, entraînant la chute du Rouble. Des entreprises comme Coca-Cola ou McDonald's ont également décidé de suspendre leur activité en Russie. Se pose aussi la question des soldats russes conscrits en Ukraine. Un sujet qui pourrait bel-et-bien faire basculer l'opinion russe… 

À mesure que la guerre dure, Vladimir Poutine s’énerve. De con côté, Emmanuel Macron s’estime pessimiste sur les solutions diplomatiques envisageables à court terme.