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Invités :

Chloé Ridel, directrice adjointe de l’Institut Rousseau

Julien Gasparutto, France TV Bruxelles (Belgique)

Le 24 avril prochain, les Français sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leur prochain chef d’Etat. Qui d'Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen accédera au poste suprême ? Les deux candidats proposent des visions radicalement opposées et le résultat s’annonce plus serré que jamais. A l’étranger, le scrutin est suivi de près. En Belgique, l’élection française passionne les foules et fait la une des médias nationaux. A l’approche du scrutin, les Belges observent la montée des extrêmes à la fois avec fascination, mais aussi avec préoccupation. En pleine crise ukrainienne et alors que la France occupe la présidence de l'Union européenne, l’élection française aura inéluctablement des conséquences sur les politiques européennes. « Si c’est Emmanuel Macron, c’est la continuité. Si c’est Marine Le Pen, ce sera une rupture totale avec ce qui a été mis en place jusqu’ici », décrypte Julien Gasparutto.

Si les deux candidats sont les mêmes qu’en 2017, cinq ans plus tard, les enjeux ont bien changé. « On est dans un moment crucial pour l’Europe qui peut basculer vers plus de puissance et d’autonomie. Si Marine Le Pen est élue, cela ne fera pas exploser l’UE, mais cela ralentira cette mue européenne », précise Chloé Ridel.

Il faut dire que cette élection intervient en pleine crise ukrainienne. Le président-candidat, Emmanuel Macron, est partagé entre les intérêts internationaux et sa campagne présidentielle. Au sein de l’UE, certaines tensions commencent à se faire sentir concernant la guerre en Ukraine. Lundi 4 avril, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a été particulièrement virulent à l’égard d’Emmanuel Macron en lui reprochant de continuer à discuter avec Vladimir Poutine. « Le risque est de créer un schisme Est-Ouest. Ce sont les pays de l’Est, qui ont connu l’occupation soviétique par le passé, qui adoptent une posture un peu plus franche et énergique. On ne sait pas quelle vision l’emportera. La politique d’Emmanuel Macron vis-à-vis de la Russie, plutôt soutenue, n’a pas apporté de résultat », explique Chloé Ridel.