Invités :
Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe de l’IRIS
Gaëlle Macke, grand reporter, directrice déléguée de la rédaction de Challenges
Elie Cohen, économiste, directeur de recherche au CNRS
En Europe, l’inflation n’a jamais été aussi élevée depuis 30 ans. A l’heure de l’épiphanie, le prix du beurre a augmenté de 30%. Et cette hausse va se répercuter sur le prix des galettes… Et l’agro-alimentaire n’est pas le seul secteur concerné. L’inflation s’est durablement invitée dans les foyers. Réputé pour ses prix bas, IKEA a par exemple annoncé une augmentation de 9% sur l’ensemble de ses magasins du monde. Une augmentation qui s’explique en particulier par l’augmentation du prix du bois et un engorgement de la chaîne logistique. « L’inflation est encore très éparse. Elle s’observe de manière inégale dans le panier de la ménagère », explique Gaëlle Macke.
Cette hausse des prix aiguise les réclamations d’augmentation de salaire. Après les agents de la SNCF, c’est le secteur routier qui se mobilise. Mais les patrons peuvent-ils vraiment payer plus ? « C’est un secteur qui va devoir s’adapter à beaucoup plus de normes écologiques, s’obliger à changer. Il est possible qu’à l’avenir le secteur du transport coûte lui aussi plus cher », analyse Gaëlle Macke.
Dans un contexte de consommation dynamique, en 2021, il y a également un risque de spirale inflationniste. « Le risque, c’est d’entretenir cette inflation voire de conduire à son augmentation et un dérapage incontrôlé qui de fait pèserait sur le pouvoir d’achat malgré les augmentations de salaires », explique Sylvie Matelly. Une chose est sûre : les pénuries sectorielles vont entraîner une révision structurelle des salaires.