Invités :
Jean-Marc Daniel, économiste, professeur émérite à l’ESCP Business School
Delphine Pasquier, directrice de développement de Prepar Assurance (filiale du groupe BRED)
Marie-Christine Sonkin, rédactrice en chef du service Patrimoine aux « Échos »
Le taux du livret A devrait atteindre plus de 3% d’ici le 1er février. Un coup de pouce populaire qui pourrait faire du bien, alors que les prix ne cessent d’augmenter. Si cette hausse ne permettra sûrement pas de compenser la hausse des prix liée à l’inflation, qui a atteint 6,2% l’année dernière, elle permet néanmoins de se constituer une épargne sur le long terme. Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, la rémunération en année pleine serait donc de 320 ou 330 euros respectivement, contre 200 euros au taux actuel. « L’épargnant qui a été un des grands sacrifiés des 10 dernières années est en train de revenir en force. Le Livret A, c’est de l’épargne populaire. C’est la forme la plus accessible, la plus garantie et la plus facile à débloquer », commente Jean-Marc Daniel.
Alors qu’il était seulement à 0,5% il y a un an, le taux du livret A a atteint les 2% au mois d’août et devrait donc atteindre plus de 3% d’ici février. Néanmoins, cet argent collecté pourrait avoir des effets néfastes.« Le livret A reste la première épargne à constituer. C'est la première épargne de précaution. En présence d’une inflation comme on la connaît aujourd’hui ce n’est pas suffisant. Quand on veut investir sur le long terme, on peut choisir d’autres types de placements, en obligation, en action, en immobilier », commente Delphine Pasquier.
Cette rémunération du Livret A pourrait notamment avoir des conséquences sur le financement du logement social. « Cette inflation est problématique car il y a toujours des effets en cascade. (…) On a changé de paradigme. L’argent recommence à rapporter quelque chose mais il y a des effets pervers car tout est plus cher, notamment pour se loger », commente Marie-Christine Sonkin.