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Loi immigration, droite cocue ?

Invités : 

Daïc Audouit, éditorialiste politique 

Rachel Binhas, journaliste au service société de Marianne

Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion à l’institut IPSOS

Jeudi 25 janvier, le Conseil constitutionnel a annoncé la censure partielle mais importante de la loi immigration, adoptée fin décembre dans un contexte politique très tendu. Au total 35 des 86 mesures ont ainsi été censurées par Les Sages. Parmi elles? L’article 3, sur le resserrement du regroupement familial, l'article 11, qui prévoyait une caution pour les étudiants étrangers ou encore l’article 19 qui visait à durcir l’accès à certaines aides sociales. Des mesures principalement imposées par la droite lors du débat parlementaire. « C’est un hold-up démocratique », dénonce le chef de file des Républicains Eric Ciotti. De son côté, Gérald Darmanin se félicite que la majorité des grandes mesures portées par la majorité soient maintenues comme la mesure qui facilite la régularisation des étrangers qui travaillent dans les métiers en tension ou encore la facilitation des OQTF (obligation de quitter le territoire français). « On sent bien qu’il s’agit d’une habileté politique, d’avoir piégé les LR, pour pouvoir adopter un projet de loi, sans passer par un 49.3, en sachant que les amendements de la droite allaient être révoqués par le Conseil Constitutionnel », commente Daïc Audouit. 

Alors que le projet de loi était largement soutenu par la population française, les barons de la droite sont vent debout. « Ce sont les Français qui sont cocus », a déclaré Pierre Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais. « Le piège s’est totalement refermé sur les LR », commente Stéphane Zumsteeg. « Les Français sont favorables à une politique migratoire plus stricte, à un renforcement d’un certain nombre de mesures. (…) La fureur des responsables LR est surprenante. Il y a une dérive populiste », précise-t-il. Ce vendredi 26 janvier, le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a rappelé les principes fondamentaux du Conseil constitutionnel, ciblant ainsi Laurent Wauquiez.