Nos invités :
- Claude Guibal, grand reporter à la rédaction internationale de Radio France
- Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France
- Alban Mikoczy, grand reporter spécialiste des questions internationales et ancien correspondant à Moscou
Les trois quarts des Français sont opposés à l’envoi de troupes au sol en Ukraine, comme l’a évoqué la semaine dernière Emmanuel Macron. Mardi 5 mars, le président de la République était en République Tchèque. Il a totalement assumé d’avoir « haussé le ton » face à Vladimir Poutine et invité l’Europe à ne pas être « lâche ». Jeudi 7 mars, le chef de l’État reçoit les chefs de parti politique pour clarifier sa position.
Ces déclarations du Président, jugent nos experts, sont à la fois à usage « interne » et usage Européen. Mais comme le juge Claude Guibal, elles ne sont pas aussi efficaces qu’elles auraient dû l’être. Elles ne font au contraire qu’agrandir le fossé des divisions au sein de l’Union Européenne et satisfaire davantage le Kremlin. Jean-Maurice Ripert rappelle néanmoins que le président de la République est aussi, par essence, le Chef des armées. « Il est donc parfaitement dans son rôle». « La situation est extrêmement grave », considère l’ambassadeur de France. Ainsi, le problème n’est pas l’usage de tel ou tel qualificatif mais la situation actuelle. Selon lui, quand Emmanuel Macron demande « Où les Russes vont-ils s’arrêter ? », il a raison. Pour une seule bonne raison : la guerre est en ordre. Une guerre « non seulement contre l’Ukraine, mais aussi contre la démocratie », qu’on le veuille ou non.