Invités :
Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie à l’IFRI
Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférence à Sciences-Po
Andreï Vaitovich, journaliste indépendant, spécialiste de l’Europe de l’Est et des Pays Baltes
Leur tête-à-tête aura duré plus de cinq heures. Lundi 7 février, le président Emmanuel Macron s’est rendu à Moscou afin de s’entretenir avec Vladimir Poutine, afin de trouver une solution diplomatique à la crise ukrainienne. Si aucune garantie réciproque n’a été donnée, le dirigeant russe a néanmoins affirmé, dans leur conférence de presse commune, être prêt à trouver certains compromis et à étudier les propositions du président français, en vue de désamorcer cette crise. « Emmanuel Macron ne mâche pas ses mots. Il a fait part à Vladimir Poutine des positions fermes des pays occidentaux et de ce qu’ils reprochent à la Russie. C’est un canal de dialogue franc qui n’a pas été inutile », estime Tatiana Kastouéva-Jean.
Emmanuel Macron veut avant tout privilégier la voie diplomatique pour assurer la sécurité collective en Europe. Il n’hésite pas à se présenter comme le chef d’État français, mais aussi celui du président de Conseil de l'Europe. « À ce titre-là, cela l’obligeait à prendre ses responsabilités. S’il ne l’avait pas fait, on aurait dit, à juste titre, que la France était définitivement déclassée. L’important, c’est de négocier, négocier entre grands », explique Frédéric Encel.
À trois mois du scrutin présidentiel, et alors qu’Emmanuel Macron ne s’est pas encore officiellement annoncé candidat, la gestion de cette crise pourrait également lui être favorable, sur le plan intérieur. Toujours dans cette démarche de négociation, le président français est désormais attendu à Kiev, ce mardi 8 février, pour s’entretenir avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Pour l’heure, la présence militaire au bord de la frontière ukrainienne est encore extrêmement préoccupante.