Invités :
- Meriem Amellal, journaliste à France 24
- Mustapha Tossa, journaliste franco-marocain à France Médias Monde
- Florent Vallée, directeur délégué de l’urgence et des opérations de secours de La croix rouge française
Les secours s’affairent au Maroc après le séisme qui a fait plus de 2 000 morts dans le pays. Mustapha Tossa parle d’une « émotion locale » mais d’un « ressenti global. » Comparé à ce qui s’est passé en Turquie en mars 2023, un nombre bien moins important de morts est à déplorer. Mais l’onde de choc n’est pas moins intense. Un élément positif de cette tragédie pourrait être l’empathie suscitée partout, y compris de la part des pays voisins jusqu’ici en tension avec le royaume. Ce tremblement de terre a par exemple « secoué la conscience algérienne » et aidera peut-être à détendre les relations entre « les deux pays frères. »
Si le monde entier propose son aide dans ce drame, celle de la France n’a pour l’instant pas été acceptée. Pour Mustapha Tossa, l’unique raison de ce refus tire son origine dans la « zone grise » maintenue par le président Macron sur l’appartenance du Sahara occidental au Maroc. En attendant, l’aide française se tient prête. Florent Vallée précise que le défi est avant tout « logistique. » Le principe d’intervention de la Croix rouge est par ailleurs de n’intervenir qu’après autorisation de l’État. Une fois que celle-ci sera donnée, plusieurs mois seront nécessaires. Les populations touchées auront besoin d’abris, d’eau, de nourriture, mais il y aura à faire un « très gros travail sur la santé mental » auprès de ceux qui ont tant perdu.
Concernant la prise en charge de cette catastrophe par Mohammed VI, que le roi ne se soit pas pour l’instant ni exprimé publiquement ni déplacé, n’est nullement choquant. Ce fonctionnement, considère Meriem Amellal, « fait la fierté des marocains. ». Si le roi est sollicité, ce sera avant tout dans un rôle d’arbitrage.