Invités :
Dr Faïza Bossy, médecin généraliste
Dr Patrick Pelloux, médecin urgentiste au Samu de Paris, président de l’Association des médecins urgentistes de Paris
Géraldine Zamansky, journaliste au magazine de la Santé
Aux côtés d’autres professions libérales, les médecins généralistes libéraux appellent à la grève, ce jeudi 1er et vendredi 2 décembre. Parmi les revendications ? Ils réclament notamment une revalorisation du prix de la consultation de base, 25 euros à 50 euros, afin de relancer l’attractivité de la profession. « On demande une amélioration des conditions de travail de la médecine, en ville et à l’hôpital. C’est un point de réflexion que l’on souhaite que gouvernement et l’État puissent mettre sur la table. C’est une catastrophe », commente Dr Faïza Bossy. « On se retrouve avec des consultations surchargées et on doit refuser des patients », ajoute-t-elle.
Face à cette pénurie, les Français peinent à obtenir un rendez-vous chez le médecin, mais également chez un spécialiste. Selon une enquête UFC Que choisir, 19% des Français sont confrontés à un désert médical en ophtalmologie, 23,6% des femmes ont des difficultés à consulter un gynécologue. Une situation de rupture qui touche l’ensemble des spécialité.« On a décrédibilisé la médecine générale de plus en plus, en incitant à se tourner vers les spécialistes. Beaucoup de suivis faits chez les spécialistes pourraient être faits chez des généralistes. Le médecin généraliste est au pied du lit du malade et n’est pas valorisé », commente le Dr Patrick Pelloux. Conséquence ? Certains diagnostics sont détectés trop tard.
Parmi les solutions évoquées ? Les infirmières en pratique avancée, qui ont fait deux années supplémentaires dans leur cursus. « Elles sont un intermédiaire entre le patient et le médecin et peuvent suivre un traitement, adapter une dose. Mais il va falloir adapter leur rémunération », commente Géraldine Zamansky.
En parallèle, les services d’urgence sont saturés. En ce début d’hiver, les hôpitaux sont notamment touchés par une vague de bronchiolites, mais aussi le début de la grippe et le retour du Covid-19. Plusieurs hôpitaux ont d’ores et déjà déclenché le plan Blanc.