Nos invités :
Thomas Guénolé, politologue
Anne Bourse, journaliste au service politique de France Télévisions
Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d’Ipsos
Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI
Michel Barnier et son gouvernement sont enfin entrés dans l’arène. Ils ont affronté l’Assemblée nationale ce mercredi 2 octobre avec une gauche très remontée, une ex majorité perplexe et un tout tempéré par un Rassemblement National plutôt conciliant. Lors du traditionnel discours de politique générale, le nouveau Premier ministre a présenté sa feuille de route dans l’hémicycle. L'ancien négociateur en chef du Brexit a dévoilé un programme axé sur des réformes économiques ambitieuses et un engagement ferme en faveur de la rigueur budgétaire, dans un contexte économique tendu."Nous devons retrouver le chemin de la compétitivité et de l’équilibre des comptes publics," a martelé Michel Barnier dans un discours de près d'une heure, salué par les élus de droite mais accueilli avec scepticisme par une opposition déjà mobilisée. "Notre mission est claire : remettre la France au travail, restaurer la confiance et protéger les Français."
Le Premier ministre a rapidement détaillé les principales mesures de son programme, parmi lesquelles une série de réformes structurelles, dont la réduction des dépenses publiques, à commencer par une économie de 4 milliards d’euros sur les pensions de retraite, qui vise à garantir la viabilité du système à long terme. Il a également annoncé des mesures en faveur de l’emploi, avec notamment une baisse des charges pour les entreprises, ainsi que la volonté de réformer le marché du travail pour le rendre plus flexible.
Sur le plan fiscal, Michel Barnier a réaffirmé son engagement à alléger la pression fiscale sur les classes moyennes, tout en écartant l’idée d’un rétablissement de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). "Nous devons alléger le fardeau fiscal qui pèse sur les forces vives de notre pays, tout en veillant à une juste répartition de l'effort," a-t-il déclaré. L’immigration et la sécurité, deux sujets chers à l’ancien négociateur, ont également été au centre de ses priorités. Le Premier ministre a annoncé un renforcement des contrôles aux frontières et un durcissement des conditions d’accueil des immigrés, tout en soulignant l’importance de "l’intégration dans le respect des valeurs républicaines".
Malgré ces annonces, le gouvernement Barnier devra faire face à de nombreux défis, avec une opposition déterminée à bloquer plusieurs réformes et une contestation sociale en cours sur certaines mesures sensibles. La réponse de l'Assemblée nationale sera un premier test pour ce nouveau gouvernement, qui s'annonce résolument réformateur, mais dont l’équilibre reste fragile. "Nous avons les moyens de réussir, mais il nous faudra du courage," a conclu Michel Barnier avant de quitter la tribune, sous les applaudissements de ses soutiens.