Invités :
Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique du sport
Adrien Hémard, journaliste au service des sports
Kévin Veyssière, analyste en géopolitique du sport
Les yeux sont rivés sur le Qatar qui accueille, jusqu’au 18 décembre, la Coupe du monde de football. Plus que du sport, la politique s’invite sur les terrains. Mardi 29 novembre, les équipes d’Iran et des États-Unis se sont affrontées, alors que les deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis plus de quarante ans. Si les États-Unis l’ont emporté 1 à 0, l’essentiel était ailleurs. Si les joueurs iraniens avaient refusé d’entonner leur hymne nationale, huit jours plus tôt, ils y ont, cette fois-ci, renoncé, sous la pression du régime. Ainsi, l’équipe iranienne est restée dans le rang, chantant son hymne, du bout des lèvres. En revanche, comme lors des deux précédentes rencontres, l’hymne national iranien a été sifflé par les nombreux supporters iraniens présents sur place, mais pas le chant national américain. « Cette coupe du monde n’a jamais été aussi géopolitique que cette année. Chaque match apporte son lot d’éléments géopolitiques. Avec la révolution qui se passe actuellement en Iran, on ne peut que scruter les joueurs », commente Lucas Aubain. Certains gestes de fraternités entre joueurs américains et iraniens ont été observés en fin de rencontre.
Ce mercredi 30 novembre, la France, déjà qualifiée pour les huitièmes de finale, affronte la Tunisie, qui joue elle sa qualification. Une rencontre inédite en coupe du monde. Une rencontre également particulière, car, parmi la sélection tunisienne, dix internationaux sont nés en France. « On connaît l’histoire conflictuelle entre la Tunisie et la France. Le football les met ensemble. C’est pour cette raison que l’on veut que ces compétitions continuent », explique Lukas Aubain.