Invités :
Anthony Bellanger, éditorialiste à France Inter, spécialiste des relations internationales
Samuel Ribot, correspondant au journal Les Nouvelles Calédoniennes, rédacteur en chef d’ALP
Benoit Trépied, anthropologue, chercheur au CNRS, spécialiste de la Nouvelle Calédonie
Anne Bourse, grand reporter au service politique
Dimanche 12 décembre, doit se tenir le dernier référendum qui déterminera si, oui ou non, la Nouvelle-Calédonie restera un territoire français. À la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? », le « non », l’a emporté à deux reprises, lors des deux première consultations. Néanmoins, la dernière, effectuée en 2020, a été marquée par une poussée des indépendantistes, qui étaient arrivés proches de la majorité.
Selon un sondage de l’institut Harris, commandé par le ministère des Outre-mer et relayé par « Le Figaro », en mai 2021, 66% des Français se disaient favorables à l’indépendance de l’archipel. « Ces référendums permanents sont faits pour aboutir, à terme, à une indépendance », analyse Anthony Bellanger.
Pour ce dernier vote, les indépendantistes souhaitaient un report de la date, en raison de la crise sanitaire, mais le gouvernement français ayant décidé de maintenir le scrutin, le parti indépendantiste FLNKS a ainsi appelé à la non-participation. « Cela ressemble à un refus d’obstacle. La crise sanitaire a montré l’importance du partenaire français, qui a envoyé du personnel médical et des vaccins. Et la crise des sous-marins a aussi rappelé la dimension très importante du conflit sino-australien dans cette zone », décrypte Samuel Ribot. Cette absence pourrait rendre le vote délégitimé, voire conduire à une impasse. « Le gros problème est d’un point de vue culturel et coutumier, lié au deuil kanak. De plus, la crise sanitaire n’a pas permis d’organiser une campagne de proximité, le moyen que les indépendantistes privilégient en politique. Ils ont donc estimé que la campagne n’était pas équitable », estime Benoit Trépied.