Invités :
- Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions européennes
- Driss Aïd Youssef, docteur en droit public et spécialiste des questions de sécurité
- Rachel Binhas, journaliste à Marianne
Après plusieurs semaines dans l’attente d’accoster, les centaines de migrants à bord de l’Ocean Viking ont enfin amarrés sur le quai du port militaire de Toulon. Suite au refus catégorique de l’Italie d’accueillir ces passagers, la France s’est finalement portée volontaire à titre exceptionnel et a permis à ces 230 réfugiés qui ont fui la Libye au terme d’un émouvant voyage de trois semaines, d’échapper à une mort certaine. Prisent en charge dès leurs arrivés, ils s’apprêtent à intégrer une zone d’attente avec un premier suivi sanitaire avant d’être escortés vers un site d’hébergement. Tous devront passer un examen de leur statut de réfugiés et seulement un tiers d’entre eux obtiendront le droit d’asile en France.
Ce navire de migrants est au centre d’une discorde entre la France et l’Italie. En effet, les tensions diplomatiques entre les deux pays sont montées d’un cran alors que la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Giorgia Meloni, a bafoué les accords tacites de l’Union Européenne en refusant d’accueillir ces réfugiés sur son sol. Cette décision enfreint ouvertement le mécanisme européen de répartition. Selon les autorités françaises, c’est la confiance mutuelle entre les deux qui est entachée. En signe de protestation, la France a décidé de fermer ses portes aux 3500 migrants en ce moment sur le sol italien et qui devaient être accueillis dans l’Hexagone d’ici l’été 2023. Une annonce fracassante que Rome conteste fermement. Pour tenter de dissiper ce conflit, les ministres européens de l’intérieur devraient se réunir dans les prochains jours.