Invités :
Général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC
Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques
François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne
L’Ukraine « peut gagner » la guerre contre la Russie, qui « ne se déroule pas » comme Vladimir Poutine l’avait prévu, a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, dimanche 15 mai 2022. Sur le terrain, l’armée russe connaît des revers. Après avoir évacué Kiev, elle a dû quitter Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, située au nord-est du pays. Les habitants sortent des abris pour réparer ce qui peut encore l’être. La guerre est-elle en train de basculer ? La communauté internationale est de plus en plus optimiste. « La Russie ne s’était pas préparée à cette guerre, elle n’a pas compris qui était son adversaire. Le temps joue pour l’Ukraine. On est à un point de bascule. Même si les choses semblent aujourd’hui être du côté ukrainien, Vladimir Poutine n’a pas dit son dernier mot », analyse Vincent Desportes.
Sur le plan militaire, mais aussi sur le plan diplomatique, le Kremlin semble plus isolé que jamais. Dimanche 15 mai 2022, la Finlande a officialisé sa demande d’adhésion à l’Otan, après plus d’un demi-siècle de neutralité entre Moscou et Washington. « Une nouvelle ère s’ouvre », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö. « Avec la Finlande, ce seront 1200 kilomètres supplémentaires de frontières avec la Russie que l’Otan va avoir. C’est une catastrophe pour Vladimir Poutine. Il va devoir se justifier face à l’histoire. Le prix stratégique et géopolitique de cette guerre, moralement scandaleuse et illégale, est très lourd pour la Russie », décrypte Pascal Boniface.