Description

Invités : 

  • Sophie de Ravinel, journaliste au service politique du Figaro 
  • Guillaume Daret, grand reporter au service politique France Télévisions
  • Gaël Sliman, président et co-fondateur d’Odoxa

Le mardi 4 mai 2021, les barons des Républicains se réunissent au siège de leur parti, dans le XVe arrondissement de Paris, pour statuer sur le sort de Renaud Muselier, qui a récemment annoncé un accord politique dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avec La République en marche, en vue des élections régionales de juin 2021. Faut-il exclure Renaud Muselier du parti Les Républicains ?

Dimanche 2 mai, le Premier ministre Jean Castex a officialisé la nouvelle dans les colonnes du JDD : une alliance régionale entre le candidat de droite Renaud Muselier et la majorité présidentielle. Ce séisme politique a provoqué une onde de choc dans les rangs de la droite. « Franchement, ça nous tue », déclare un député LR. Les figures tutélaires des Républicains doivent donc décider de l’avenir de celui qu’ils estiment les avoir « trahi ». « Il y a plusieurs enjeux ce matin. Le premier, c’est une explication de texte entre des personnes qui se connaissent parfaitement depuis des années. Il y a une dimension personnelle et sentimentale. Ensuite, il y a la décision sur le sort de Renaud Muselier. Et enfin, la troisième question, c’est de savoir si Les Républicains présentent une liste face à Renaud Muselier en région PACA », explique Guillaume Daret.

Le parti de droite a déjà retiré l’investiture LR à la candidature de Renaud Muselier. Mais une autre question se pose : la droite va-t-elle présenter une « contre-liste » estampillée Les Républicains, en face de celle conduite par son ancien candidat ? « C’est une hypothèse. On est capable de le faire, mais on est dans un délai de dix jours. C’est compliqué mais c’est possible », a déclaré le président des Républicains Christian Jacob. Le temps presse à quelques jours de la clôture des inscriptions. De son côté, le sénateur LR Bruno Retailleau se dit favorable. « Ce sera sans doute difficile de trouver un candidat. J’avais proposé que David Lisnard puisse être chef de file ».

Une alliance à haut risque à un an de l’élection présidentielle

Quelles options pour la droite aujourd’hui ? « Ils sont coincés », estime Sophie de Ravinel avant d’ajouter : « Ils peuvent exclure et donc étaler les divisions. Ils peuvent laisser faire mais ce serait un aveu d’impuissance. Il y a très peu d’alternatives car une autre liste ferait un très petit score ». D’autant plus qu’une gauche unie pourrait également rebattre les cartes.

Une autre question se pose : le Rassemblement national peut-il l’emporter en région PACA ? « Oui c’est tout à fait possible. (…) C’est un dynamitage en règles par Emmanuel Macron pour mettre en miettes la droite parlementaire et se retrouver seul face à Marine Le Pen pour l’élection présidentielle », a affirmé Gaël Sliman. Une chose est sûre : à un an de l’élection présidentielle, cette alliance régionale à haut risque pourrait bien faire imploser la droite.