Description

Invités :

  • David Kling, président de la Chambre de commerce et d’industrie Paris IDF
  • Béatrice Mathieu, rédactrice en chef à l’Express, en charge du service économie
  • Elie Cohen, économiste, directeur de recherche au CNRS
  • Pascale Hébel, directrice du pôle Consommation et Entreprise du CREDOC


À partir du lundi 30 août, le pass sanitaire devient obligatoire dans toutes les entreprises qui reçoivent du public. Plus d’1,8 millions de salariés devront ainsi présenter leur QR Code faute de quoi ils ne pourront pas travailler. Selon le syndicat des indépendants, les PME ont joué le jeu puisque 80% de leur personnel seraient déjà en règle. « Ce qu’il se passe avec le pass sanitaire, c’est l’accommodation progressive d’une nouvelle nécessité qui est apparue », estime Elie Cohen. Et d’ajouter : « La vaccination va finir par devenir une activité réflexe. Personne dans les années à venir ne trouvera anormal que pour accomplir certaines tâches, il faille passer par la vaccination ».

L’année 2021 a également vu le pouvoir d’achat des Français augmenter. « Nous sommes dans des conditions économiques très bonnes du côté des foyers et des particuliers », analyse Pascale Hébel. « On n'a pas une consommation qui s’envole, mais on est dans un niveau de consommation qui est comme en 2019 », précise-t-elle.

Néanmoins, tous les restaurateurs ne sont pas ravis par ces mesures. « Paris, l’île-de-France sont beaucoup plus touchés par la crise que la moyenne nationale, décrypte David Kling. Il ne rebondit pas car il est très ouvert sur l’extérieur, sur l’environnement, les touristes asiatiques, américains. Les hôtels ne sont pas remplis. De la même manière, tout ce qui est lié à la vie culturelle et l’événementiel est totalement à l’arrêt pratiquement depuis deux ans. On ne pourra retrouver cette activité dans Paris que le jour où l’on pourra voyager normalement », a-t-il poursuivi. L’été 2021 a marqué le recul de la vie touristique, notamment dans les grandes métropoles. En cause ? La fermeture des frontières et la généralisation du télétravail qui a permis à de nombreux salariés de travailler depuis chez eux voire de leur lieu de vacances.


Pénurie de salariés qualifiés 


Cette rentrée est également marquée par la pénurie de main d’œuvre, notamment dans le secteur de la restauration, l’hôtellerie et le bâtiment qui peinent à recruter du personnel qualifié. La restauration manque d’environ 100 000 salariés. « Ce sont des métiers extrêmement durs, avec des horaires très larges dans des conditions très difficiles. Durant cette période de confinement, ils n’ont pas travaillé pendant des mois, il y a eu une remise en question. Avec les salaires que beaucoup ont à Paris, c’est difficile de vivre à Paris avec un salaire de serveur. Certains ont changé de vie, ou de secteur », analyse Béatrice Mathieu. Quelles solutions pour les patrons ? « Peut-être d’aménager les horaires, trouver de meilleures solutions pour renforcer l’attractivité et surtout trouver des formules pour l’intéressement qui introduisent de la flexibilité », suggère David Kling. Certaines de ces pénuries existaient déjà avant la crise du Covid-19 notamment dans l’industrie ce qui renvoie à la question plus globale de la formation.