Après deux ans et demi d’enquête, la Commission indépendante sur les abus sexuels et la pédocriminalité dans l'Église (Ciase) rend ses conclusions dans un rapport long de 2 500 pages publié le mardi 5 octobre. Selon ce rapport, présenté par le haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, plus de 3 000 pédocriminels ont été identifiés au sein de l’Église catholique, depuis les années 1950.
Ainsi, plus de 216 000 mineurs auraient été victimes de violences sexuelles de la part de prêtres ou de religieux. Et le bilan grimpe à 330 000 victimes si on ajoute celles de « laïcs en mission d'Églises » (dans l'enseignement catholique et les organisations de jeunesse notamment).
« Le rapport montre l’aspect systémique et tout un système qui a protégé et favorisé ce genre de comportements », décrypte Isabelle de Gaulmyn. « Pour les catholiques, c’est vraiment difficile à entendre », a-t-elle précisé.
Qui sont ces prêtres abuseurs ? « Dans l’Église, c’est un crime qui est non seulement physique, psychologique, mais c’est aussi un viol spirituel », analyse Éric Pailler. La cause principale ? « Une mise sous emprise », affirme Muriel Salmona. « Il y a une véritable stratégie avec tout un contexte de soumission à une autorité qui émane de Dieu. Cela ne laisse aucune chance aux enfants. Cela ressemble à ce qui peut se passer dans les emprises familiales où l’enfant ne peux pas y échapper », ajoute-t-elle. Mais la pédophilie ne touche pas que l’Église. Elle est notamment présente dans le sport, à l’école et surtout : la famille.