Invités :
· Céline Antonin, économiste sénior à l’OFCE
· Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l’IRIS
· Jean-Marc Daniel, économiste, professeur à l’ESCP Business School
· Nicolas Chateauneuf, journaliste Sciences et Environnement
Face à la flambée des prix de l’énergie, en particulier du pétrole et du gaz, le gouvernement réfléchit à la mise en place d’un chèque carburant afin d’aider les ménages les plus modestes. L'État s'apprête ainsi à subventionner l'essence, soit exactement l’inverse de la taxe carbone initialement destinée à sortir de notre dépendance aux énergies fossiles.
Chauffage, transports, pétrochimie, plastique… Le pétrole est présent partout dans nos vies. Il est difficile de s’en passer du jour au lendemain. « Les personnes qui subissent le plus cette transition écologique et l’augmentation des hydrocarbures sont les classes modestes et les personnes âgées. S’il n’y a pas des aides à la transition pour ces personnes-là, il est clair que ce sera extrêmement compliqué », analyse Sylvie Matelly. « On voit les habitudes évoluer, mais cela a un coût », a-t-elle ajouté.
Comment en sortir ?
Cette subvention va à l’encontre du discours écologique basé sur le signal prix, l’augmentation du prix du carbone pour inciter les gens à modifier leurs habitudes de consommation. « Si on suit la logique de la transition énergétique, il fallait accepter que la taxe augmente », décrypte Céline Antonin. « Cet effort passe avant tout par la pédagogie ».
Notre dépendance aux énergies fossiles n’est pas prête de s’arrêter. Selon l’agence internationale de l’énergie, 81,22% des énergies consommées dans le monde sont fossiles, soit presque autant qu’il y a trente ans. Quelles solutions pour en sortir ? Se convertir à l’électricité.