Description

  Invités : 

  • Samuel Comblez, directeur des opérations pour e-enfance, psychothérapeute 
  • Laurence Cohen, co-auteure du rapport « Porno : l’enfer du décor », sénatrice du Val-de-Marne (PCF)
  • Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne spécialisée dans l’enfance et l’adolescence, membre du comité d’experts de l’Arcom

De la torture non simulée, des femmes humiliées, objectifiées, déshumanisées, violentées, violées, torturées… Le rapport du Haut conseil pour l’égalité hommes-femme montre comment le porno hard s’invite dans le téléphone portable de nos enfants, et ce dans l’indifférence générale. Si la violence et le non-respect du consentement sont punis par la loi dans la vraie vie, le milieu du porno bénéficie d’une sorte de vide juridique qui laisse les actrices ravagées et anéanties. Pour son livre « Porno : l’enfer du décor » Laurence Cohen a enquêté sur ce milieu. Secouée par ce qu’elle y a découvert, elle souhaite que l’État vive une « prise de conscience » et fasse de la lutte contre ces actes de torture une priorité. Il faudra ainsi former le personnel de la magistrature à ces questions, de façon à ce que ceux qui recueillent la parole des actrices victimes de ces abus le fassent de façon exemplaire. Enfin, le « droit à l’oubli » doit être mis en place pour celles qui demanderaient à ne plus apparaître sur les plateformes. La sénatrice souligne par ailleurs que souvent, ces actrices « ne jouent pas ». Elles subissent de réels dégâts physiques et psychologiques. Ce que les consommateurs voient à l’écran, viols, pleurs, cris, ne sont que le reflet fidèle de la réalité. Pour Samuel Comblet, il est également très inquiétant que des jeunes soient confrontés à ces images sans avoir la possibilité de parler de ce qu’ils ont vu. De plus, les vidéos ajoutées sur les plateformes peuvent l’être très facilement, sans vérification aucune, en quelques minutes. L’accès à celles-ci est également extrêmement simple. De manière générale, la souffrance génère-t-elle de la curiosité ? Pour Béatrice Copper-Royer, il s’agit surtout de « voyeurisme ». Il existe également un engrenage incitant les consommateurs de pornographie à chercher toujours davantage, créant un mécanisme de surenchère au sein ce marché extrêmement juteux.