Invités :
- Justine Atlan, directrice générale de l’association e-France
- Hadrien Brachet, journaliste en charge des questions de l’éducation à Marianne
- Florent Souillot, co-président de l’association « Lève les yeux ! »
Le téléphone portable et les écrans modifient en profondeur la vie des adolescents. Au collège, à l’âge de 12 ou 13 ans, la moitié des garçons consultent au moins une fois par mois du porno. Ce chiffre est en hausse de 36% en 5 ans. Ce qui est mis en ligne montre des images assez « dures » de la pornographie. Cela peut créer un traumatisme chez les plus jeunes et peut montrer une fausse idée de ce qu’est la sexualité. Une loi de 2020 oblige les sites pour adultes à vérifier l’âge de leurs utilisateurs. Cette loi est rarement suivie. Les sites visés déclarent ne pas avoir trouvé de moyen pour vérifier l’âge de leurs visiteurs. La sénatrice Laurence Rossignol dénonce un manque de bonne volonté de la part des plateformes. 83% des mineurs utilisent un smartphone pour accéder aux sites pornographiques. « C’est un effet traumatisme psychique » explique Justine Atlan. En effet, les enfants ne s’attendent pas à voir ce qu’ils vont voir. Ceux-ci peuvent associer cela à de la violence. La pornographie n’étant pas la même qu’il y a 40 ans, la représentation est très standardisée. De plus, les jeunes qui ont aujourd’hui 25 ans regrettent d’en avoir regardé trop tôt car cela a gâché cette image. Les adultes sous-estiment le temps passé sur les écrans par les enfants et les contenus auxquels ils ont accès. Les filles regardent moins la pornographie. En effet, cette pratique est très genrée : les images montrent une image dégradée de la fille.