Invités :
- Rym Momtaz, chercheuse en politique étrangère et de défense à l’IISS (International Institute for Strategic Studies)
- Patrick Martin-Grenier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales
- Général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences-Po, ancien directeur de l’école de guerre
La Russie a célébré, jeudi 2 février 2023, les 80 ans de la victoire soviétique dans la bataille de Stalingrad, qui constitue un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle occasion pour Vladimir Poutine de faire le parallèle avec la guerre en Ukraine, affirmant ainsi que la Russie était « à nouveau » menacée par des chars allemands, référence aux chars Léopard que Berlin promet de fournir à Kiev. Aucune délégation officielle des pays occidentaux n’étaient présentes pour les commémorations. « C’est un procédé qu’il utilise depuis plusieurs années. Il réécrit l’histoire et essaie de réinssufler de la gloire dans l’Histoire récente de la Russie. Il est dans le mensonge. Les chars allemands qui vont être envoyés en Ukraine ne menacent pas la Russie et ses frontières. Personne ne fait la guerre à la Russie, c’est la Russie qui fait la guerre à un pays souverain », explique Rym Momtaz.
Ce vendredi 3 février, un sommet doit se tenir à Kiev un sommet Europe Ukraine, en présence du président ukrainien, Volodymyr Zelensky et la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. Pour l’Ukraine, l’objectif est clair : intégrer l’Union européenne. « Il faut essayer de trouver un moyen de dire aux Ukrainiens que l’on est à leurs côtés sans bâcler le processus d’adhésion à l’Union européenne », commente Rym Momtaz. Si le président ukrainien espère une adhésion d'ici 2024, le processus pourrait prendre beaucoup plus de temps. Des divergences persistent. "On demande aussi à l'Ukraine de rendre compte sur un certain nombre de choses, notamment l'indépendance de la Justice et la corruption", souligne Patrick Martin-Grenier.