Invités :
- Anthony Bellanger, éditorialiste et spécialiste des affaires internationales sur France Inter
- Général Vincent Desportes, ancien commandant de l’école de guerre et professeur de stratégie à Science Po et HEC
- François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions
Civils persécutés, centrales nucléaires prisent d’assaut : au 13 ème jour de l’invasion russe, la guerre en Ukraine se poursuit avec un Vladimir Poutine plus menaçant que jamais. Après avoir brandi à plusieurs reprises la carte de la menace nucléaire, le président russe continue d’instaurer une stratégie de la terreur que ni le dialogue diplomatique, ni les sanctions proclamées à son encontre ne semblent faire décliner.
A quelques kilomètres de Kiev à Irpin, les habitants ont été contraints de fuir la ville, assaillis par les bombes et les tirs de soldats. Malgré la promesse du président russe de ne pas s’attaquer à la population et d'avoir nié en bloc que les forces armées s’en prennent aux civils, des images retentissantes ont fait trembler le monde. La dernière ville stratégique à l’ouest de la capitale est pilonnée sans relâche par les forces militaires russes. Personne n’avait anticipé une guerre de cette intensité, explique Anthony Bellanger qui rappelle que l’Europe vivait jusqu’ici sur « les dividendes de la paix ». Faut-il continuer à parlementer avec Poutine ? Jugée trop complaisante avec l’auteur des invasions successives en Ukraine, l’Europe se prépare aujourd’hui au « pire » pour déjouer les plans d’un Vladimir Poutine qui semble, selon nos invités, avoir planifié cette attaque depuis des années.
La stratégie de la terreur mise en place par le président Russe a atteint son paroxysme avec l’attaque des centrales nucléaires, pourtant écartées des ripostes militaires selon Vladimir Poutine. Le bombardement des centrales ont nourri la psychose en Europe, en témoigne les pharmacies prisent d’assaut pour se procurer des comprimés d’iode destinés à prévenir les conséquences d’une irradiation. La terreur nucléaire est à nos portes alerte le Général Desportes qui distingue la production d’énergie nucléaire touchée et le nucléaire stratégique et tactique avec l'usage de l’arme suprême.
Depuis le début de l’offensive russe, le Président Volodymyr Zelensky appelle l’Europe à se mobiliser aux côtés de l’Ukraine. Dans une énième allocution, il demande aux puissances européennes de lui fournir des avions, ce à quoi la France et d’autres pays qui soutiennent l’Ukraine ont répondu par la négative. « Nous voulons stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants" a affirmé Emmanuel Macron qui refuse de faire la police dans le ciel ukrainien. Alors que la Pologne envisage de livrer des avions de chasse à l’Ukraine, Moscou a immédiatement réagi avec la même ligne de conduite, celle de la menace et d’une action immédiate contre la riposte étrangère sur le sol ukrainien. La Pologne va-t-elle monter au front et déclarer la guerre à la Russie ? Les négociations s’intensifient sous la coupe des Etats-Unis qui ont donné le feu vert à la Pologne. Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain a déjà entamé les discussions et a confirmé apporter des compensations si la Pologne décidait de transférer ces avions en Ukraine. De nouveaux avions de combat sont en jeu, promesse d’un énorme atout des ukrainiens face au russe, assumé par Washington.