Description

Invités:

Marion Van Renterghem, grand reporter, chroniqueuse à l’Express

Pascal Boniface, directeur de l’IRIS

Sergeï Jirnov, ancien officier supérieur du KGB

Au moins 35 personnes ont été tuées, dans la nuit de samedi 12 à dimanche 13 mars, dans un bombardement par l'armée russe de la base de Yavoriv, également connue sous le nom de « Centre international de maintien de la paix et de sécurité », située à moins de 20km de la frontière polonaise. Avant le début de la crise ukrainienne le 24 février dernier, l’établissement accueillait des exercices militaires conjoints entre les forces de Kiev et celles de l’Otan.

De son côté, le peuple ukrainien résiste à cette guerre d’usure. « Vladimir Poutine pensait rentrer en Ukraine beaucoup plus facilement. Il s’imaginait aussi qu’il serait accueilli comme un libérateur, notamment dans les villes à forte majorité russophone. Cela n’a pas du tout été le cas, comme il l’espérait. Cette guerre ne se passe pas du tout comme il l’avait prévu. Il se heurte à une véritable résistance qu’il n’attendait pas. L’Ukraine n’est plus le pays qu’il pensait connaître dans les années 1990. C’est une nation qui s’est réveillée et qui est prête à se battre », analyse Marion Van Renterghem. Guidé par sa frustration, Vladimir Poutine s’emploie donc à des bombardements massifs.

Dans certaines villes comme celle de Marioupol, les habitants sont privés d’eau, de nourriture et d’électricité. « Vladimir Poutine veut terroriser les populations pour qu’il y ait une édition générale. Il veut tout faire pour rendre les villes invivables pour les gens n’aient pas d’autres options que de se rendre ou de fuir », commente Pascal Boniface. Loin de faire fléchir les opinions internationales, il les ligue contre lui. « Poutine a unifié le peuple ukrainien, mais aussi les 27 pays européens », précise le spécialiste.

« Poutine ne reculera pas »

Plongée dans une logique, jusqu’au-boutiste, Vladimir Poutine semble imprévisible. « La guerre va être longue », a répété à plusieurs reprises le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dimanche 13 mars sur France Inter. « Le pire est devant nous », a-t-il ajouté, se disant « pessimiste » sur la situation.

Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz se sont entretenus avec Vladimir Poutine ce samedi 12 mars. Une discussion « très franche et difficile » a fait savoir l’Elysée. « Vladimir ne reculera pas », a ajouté Jean-Yves Le Drian dans la foulée. « On a compris que dans ces pourparlers, V. Poutine manipule. Il veut juste prendre le pouls de l’Europe. Il est borné et obstiné. Il ne reculera pas, sauf si on applique encore plus de sanctions. De toute façon, cette guerre, il l’a perdue et ne pourra jamais la gagner. Il peut détruire les villes, les bases militaires et les infrastructures, il n’aura jamais le peuple ukrainien. De plus, il a poussé l’Europe et l’opinion internationale à s’unir contre lui », explique Sergeï Jirnov.