Invités :
Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique au Figaro, ancienne correspondante en Russie
Anthony Bellanger, éditorialiste à France inter, spécialiste des questions internationales
Denis Strelkov, journaliste à la rédaction russe de RFI
Alors que la Russie essuie des revers sur le front ukrainien, l’armée russe peine à attirer les forces vives promises par Vladimir Poutine. Le 21 septembre dernier, lors d’une allocution télévisée, le dirigeant russe a annoncé la mobilisation de 300 000 réservistes, sur la base de la « bonne volonté ». Néanmoins, Vladimir Poutine a, quelques jours plus tard, alourdi les peines de prison pour les « récalcitrants ou les déserteurs ». Cette annonce a suscité l’inquiétude de nombreux Russes qui cherchent à fuir le pays par tous les moyens. « Vladimir Poutine n’a pas déclaré la mobilisation générale, car il sait que ça serait très impopulaire en Russie. Il ne s’attendait sans doute pas à cette fuite spectaculaire de plusieurs centaines de milliers de Russes », commente Isabelle Lasserre.
Les files d’attente de voitures vers les frontières se multiplient. Dimanche 25 septembre, il y avait plus de 20 kilomètres d’attente pour se rendre en Géorgie. « On ne peut pas encore dire que la mobilisation est ratée, mais on peut dire qu’il y a un choc dans la population russe marqué par un certain nombre de signaux faibles, notamment ces ruées aux frontières », précise Anthony Bellanger. Le regard des Russes est-il en train de changer à l’égard de cette guerre ? « Ceux qui partent ne sont pas uniquement des jeunes qui ne veulent pas se battre. Il y aussi l’élite intellectuelle et financière de la Russie qui se sent en danger », confirme Denis Strelkov. Et les nouveaux arrivants russes ne sont pas forcément bien accueillis…