La tension monte d’un cran. Alors que les forces ukrainiennes mènent une vaste contre-offensive depuis plusieurs semaines, Vladimir Poutine a pris la parole dans une allocution télévisée, mercredi 21 septembre 2022. Le dirigeant russe se dit prêt à « défendre l’intégrité territoriale de la Russie ». Pour cela, il n’exclut pas le recours à l’arme nucléaire. « Ce n’est pas du bluff. Ceux qui essaient de nous faire chanter avec des armes nucléaires doivent savoir que le vent peut tourner dans leur direction », a-t-il affirmé. Le président russe a également annoncé la mobilisation de 300 000 citoyens réservistes russes. « Ce qui est inquiétant c’est qu’il emploie cette terminologie du chantage », explique Armelle Charrier.
La veille, Vladimir Poutine avait soutenu l'organisation de référendums dans quatre régions ukrainiennes pour les annexer à la Russie. « C’est le signe qu’il est en difficulté à la fois militaire et politique. Lorsque l’on triomphe, on n’a pas besoin d’être si menaçant », explique Pascal Boniface. Interrogé sur cette éventualité du recours au nucléaire par la Russie, Joe Biden a répondu, dimanche 18 septembre. « Cela changerait le cours de la guerre comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale », a affirmé le président américain. « Vladimir Poutine ne peut pas se permettre de reculer », explique Yves Bourdillon. Pour pallier les morts sur le front et à la désaffection de la jeune génération, Vladimir Poutine multiplie les efforts pour attirer les Russes vers la guerre. « Cette guerre a montré les carences de l'armée russe qui ne peut conduire qu'à l'échec. Les jeunes ne veulent pas se battre, en particulier dans les grands centres urbains plus riches. Il faudrait les persuader qu'il s'agit d'un enjeu existentiel », précise le spécialiste. Une chose est sûre : les soutiens à Vladimir Poutine s’amenuisent, même au sein de son propre camp.