Description

Nos invités :

  • Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique pour Le Figaro, ancienne correspondante à Moscou 
  • Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman
  • Alban Mikoczy, grand reporter, spécialiste des questions internationales, ancien correspondant à Moscou 


Une menace réelle de guerre nucléaire place sur l’Europe… Entre la France et la Russie, la tension monte d’un cran. Vladimir Poutine a mis en garde Emmanuel Macron qui a évoqué fin février l’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine. « Les dirigeants occidentaux doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur le territoire » : c’est la réponse sans appel du président russe dans son discours à la Nation. En effet, le nouveau dispositif de soutien à l’Ukraine envisagé par l’Élysée serait pour le chef du Kremlin « une menace réelle de conflit avec l’utilisation de l’arme nucléaire et donc la destruction de la civilisation ». Après avoir réclamé une minute de silence pour les soldats russes tombés au front depuis le début de la guerre en Ukraine, le président russe a haussé le ton et a évoqué sans filtre les conséquences tragiques que l’envoi des troupes occidentales pourrait engendrer. Une Russie  contrainte d’employer la France par « l’agressivité de l’Occident », un vieux thème raconté sous forme de fable dans un clip de campagne basé sur un ancien discours du président russe publié sur la chaîne d’État RT. Mais comment les Russes voient-ils ces escalades verbales et la mention de l’arme nucléaire ? La majorité ne peut imaginer une telle démonstration de force. En Allemagne, Olaf Scholz n’a pas attendu pour réagir aux propos d’Emmanuel Macron. Et le chancelier allemand sur la réserve n’a pas caché son hostilité et n’a pas pris de gant pour s’opposer à cette décision. « Il n’y aura aucune troupe au sol. Aucun soldat envoyé ni par les États européens ni par les États de l’OTAN sur le sol ukrainien » a-t-il affirmé. Même fin de non recevoir du côté de la Maison Blanche, le premier fournisseur d’armes à l’Ukraine. « Le président Biden a été clair sur le fait que les États-Unis n’enverront pas de soldats combattre en Ukraine » rappelle Adrienne Watson, là porte-parole du conseil américain de Sécurité nationale.   

Au bout du compte, Vladimir Poutine aura consacré moins de la moitié de son discours à la situation internationale et à la guerre en Ukraine. Parmi les autres thèmes abordés : l’examen de fin de scolarité, la prévention des maladies cardio-vasculaires ou encore l’arrivée du gaz dans les datchas. À deux semaines de l’élection présidentielle, Vladimir Poutine a pris soin de parler aux Russes de leur vie quotidienne. Mais la menace Poutine doit-elle être prise au sérieux ? La réponse avec nos invités.