Invités :
Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique au Figaro, ancienne correspondante en Russie
François Godement, conseille Asie à l’Institut Montaigne, spécialiste la Chine
Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie de l’IFRI
Il s’agit de leur première rencontre depuis le début de la guerre en Ukraine. Jeudi 15 septembre, Vladimir Poutine et Xi Jinping se sont rencontrés à Samarcande, en Ouzbékistan. Lors de ce rendez-vous, les deux dirigeants ont réitéré les déclarations d’amitié entre les deux pays et renouvelé leur volonté de poursuivre les partenariats. Face aux sanctions occidentales, Vladimir Poutine s'efforce d'accélérer un pivot vers l’Asie. Cette rencontre était donc l'occasion pour lui de montrer au monde que la Russie n'est pas isolée. « Il est totalement clair que Vladimir Poutine est en position de faiblesse. Il vient chercher l’appui chez le patron qui l’a soutenu depuis le début de la guerre, mais pas autant qu’il l’aurait voulu, notamment sur le plan militaire », explique Isabelle Lasserre.
À l'occasion de ce sommet, le chef d'État chinois a assuré à son homologue russe que la Chine était « prête à faire des efforts avec la Russie pour assumer le rôle de grandes puissances et jouer un rôle de guide ». « Avec ce nouveau rideau de fer qui s’est installé, la Russie regarde de plus en plus vers la Chine et son Est, à la fois pour trouver des soutiens politiques mais aussi économiques pour lui permettre de détourner les sanctions », ajoute Isabelle Lasserre. Aujourd’hui, une chose est sûre : entre Pékin et Moscou, les rapports de force se sont bel et bien inversés.« Xi Jinping doit bien observer, réfléchir et tirer les conséquences de ce qui se passe en Ukraine et des revers militaires que prend l’armée russe ces dernières semaines », précise Tatiana Kastouéva-Jean.