Invités :
- Jean Viard, directeur de recherches au CEVIPOF CNRS, auteur de « La révolution que l’on attendait est arrivée »
- Emmanuelle Anizon, grand reporter à l’Obs
- Sandra Hoibian, directrice du pôle société au CREDOC
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de Challenges
Jean Castex dégaine le « bouclier tarifaire » jeudi 30 septembre 2021. Son objectif ? Casser l’évolution du prix du gaz et de l’électricité. Il y a 3 ans, le mouvement des Gilets jaunes se mobilisaient contre la hausse des prix du carburant. Peut-on craindre une nouvelle révolte contre la flambée des tarifs ?
Alors que la facture énergétique grimpe, la hausse la plus spectaculaire est celle du gaz : + 57% en un an, ce qui représente 600€ supplémentaires pour une famille. Le gouvernement veut stopper la flambée des prix de l’énergie à l’heure où une hausse de 12.6 % est attendue aujourd’hui, la dernière assure le Premier ministre. Les prix du gaz ne bougeront plus jusqu’au printemps prochain. Pour l’électricité, la hausse de 12% n’aura pas lieu. Les prix sont bloqués et limités à une hausse de 4%, Jean Castex s’y est également engagé.
Pour Sandra Hoibian, il y a urgence à agir : « il y a un besoin de mesures à court terme et de mesures à long terme pour ce qui est question de logement ». La directrice du pôle société au CREDOC souligne que derrière l’énergie se cache le problème de l’étalement urbain. Se pose alors la question de la mobilisation des Gilets jaunes, rassemblés autour de la hausse des prix du carburant. Pour Jean Viard, il faut « densifier le périurbain » pour tenter de résoudre la crise du logement et créer de « l’appartenance communale ». Le sociologue constate que le gaz et le carburant ne sont pas affaires du même public et ne craint pas un nouveau mouvement contestataire. Si le mouvement des Gilets jaunes touchait une population hors métropole, le gaz semble cette fois-ci impactaient les populations urbaines livrées aux lois du marché.
Pour rétablir le dialogue, les traditionnelles manifestations organisées par les syndicats n'ont plus la côte. Des nouveaux mouvements spontanés sans leader se développent. La dialogue entre ces nouvelles vagues contestataires et le gouvernement semble rompu.