Description

Invités :

  • Nathalie Mauret, journaliste politique pour le groupe de presse régionale Ebra
  • Jeff Wittenberg, journaliste au service politique
  • Bruno Cautrès, politologue, chercheur au CNRS et au Cevipof

Mercredi 20 avril 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront lors du traditionnel débat de l’entre-deux tours. Cinq ans après leur premier face-à-face, et alors que les sondages sont extrêmement serrés, le match retour s’annonce déterminant pour le résultat du scrutin, dimanche 24 avril. Traumatisée par son échec en 2017, la candidate du Rassemblement national entend bien tirer des leçons de ses erreurs passées. « Marine Le Pen a un regard très lucide, voire politique de son échec en 2017. Elle s’en sert pour montrer qu’elle a changé et qu’à présent, elle a un vrai projet. Elle a compris que ce débat était raté, cela a été très douloureux pour elle. Mais elle a aussi compris que le seul moyen pour elle de s’en sortir, c’était qu’elle l’admette, pour en faire une force », analyse Nathalie Mauret.

De son côté, Emmanuel Macron doit défendre et assumer son bilan. Crise des Gilets jaunes, écologie, réforme institutionnelle… Son adversaire compte bien l’attaquer sur des sujets sensibles, mais aussi sur le front « anti-Macron ». Le débat pourra-t-il changer le cours de l’élection ? « Sur tous les abstentionnistes et l’électorat des indécis, cela peut faire bouger les lignes à la marge. Peut-être que le rendez-vous de demain sera plus important que ceux des années précédentes », ajoute Nathalie Mauret. L’enjeu ? Attirer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui a obtenu 22% des suffrages au premier tour. Ces derniers jours, Emmanuel Macron a multiplié les clins d’œil aux partisans de gauche. Il doit maintenant prouver sa sincérité.

Une chose est sûre, Marine Le Pen a entrepris un grand travail pour se préparer à ce face-à-face. Pour rassurer, elle a opéré une véritable rupture sur son image et a mis en valeur des sujets de proximité comme celui du pouvoir d’achat. « En 2017, elle parlait de la sortie de l’Euro, elle ne maîtrisait pas du tout, cela a effrayé les gens. Dans cette campagne, elle parle de sujets qui parlent à tout le monde. Elle est davantage créditée comme de s’occuper des préoccupations directes des Français », décrypte Bruno Cautrès.