Invités :
· Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique à Marianne
· Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication à Sciences Po
· Anne Bourse, grand reporter au service politique
· Daïc Audouit, journaliste politique
Qui de Marine Le Pen, Xavier Bertrand ou même Éric Zemmour accédera au second tour de la prochaine élection présidentielle ? L’irruption du polémiste dans le paysage politique rabat totalement les cartes. Selon le dernier sondage Harris Interactive pour Challenges, Éric Zemmour est crédité de 17% des intentions de vote. En un mois, l’éditorialiste a bondi de plus de 10 points. Pour la première fois, il est placé comme étant supposé qualifié au second tour de l’élection présidentielle devant Marine Le Pen.
De son côté, avec 24% des intentions de vote, dans les derniers sondages, Emmanuel Macron marche, pour le moment, en tête. Quelle stratégie adopter ? « Il n’est pas menacé. Éric Zemmour est en train de passer devant la droite traditionnelle. En revanche, il peut se retrouver avec deux ennemis à l’extrême droite ce qui rend plus incertain le deuxième tour. Mais pour le moment, ce sont des problèmes mineurs », décrypte Philippe Moreau-Chevrolet.
Mais, à six mois du scrutin, tout est encore possible. D’autant plus que la réalité économique revient au galop. Mardi 5 octobre, des salariés, chômeurs, étudiants se sont mobilisés pour dénoncer le manque de pouvoir d’achat et la dégradation des conditions de travail. « On n’est pas dans une mobilisation extraordinaire qui pourrait inquiéter Emmanuel Macron. Ce qui inquiète depuis le début du quinquennat, c’est plutôt la colère souterraine. Celle que l’on ne voit pas dans les manifestations. Sur l’énergie, la réponse du gouvernement est arrivée très vite pour éviter les potentiels points de crispation », analyse Soazig Quéméner.
Autre incertitude : la popularité personnelle du locataire de l’Élysée. « Il doit se faire aimer, en particulier dans les classes populaires », estime Philippe Moreau-Chevrolet.
Les 2 et 3 octobre dernier, près de 4.500 personnes - élus, cadres, et militants de LREM et du Modem - se sont réunis à Avignon pour le campus d’été de la majorité, marquant ainsi le démarrage de la campagne d'Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2022. Les barons de la majorité appellent néanmoins à la prudence et mettent en garde face à l’excès de confiance. Pour le moment, Emmanuel Macron ne s’est pas officiellement déclaré candidat.