Description

Nos invités

  • Marc Semo, journaliste spécialiste des questions internationales 
  • Joséphine Staron, directrice des études et des relations internationales du think tank Synopia
  • Maxime Chervaux, professeur à l’Institut français de géopolitique, spécialiste de politique américaine 

 

It’s the big day… Le match K.Harris / D.Trump arrive à son terme. Place au résultat des votes qui devra être clair et net sous peine de plonger le pays dans le chaos. De son côté, l’ancien résident de la Maison Blanche a donné le ton : il ne reconnaîtra aucune défaite, fil rouge d’une campagne sous haute-tension aux allures de ring de boxe ! 

Et effet, ce scrutin américain s'est révélé plus électrique que jamais. Un véritable feuilleton où les rebondissements et les clashs ont pris le pas sur les débats d’idées. Des candidats enchaînant les apparitions, des slogans savamment testés en laboratoire, et surtout une avalanche de publicités chocs, le tout pour un électorat de plus en plus blasé mais toujours accro aux scandales. D’un côté, les débats se sont souvent transformés en joutes verbales dignes de la téléréalité, chaque candidat cherchant le bon mot pour faire le buzz. De l’autre, les réseaux sociaux ont eu leur lot de théories du complot, de fake news et de petites phrases destinées à attiser les colères. La frontière entre politique et spectacle n’a jamais semblé aussi mince, avec des stratégies marketing plus proches de celles des influenceurs que de celles d’hommes et de femmes d'État.

À mesure que le scrutin approchait, les accusations de fraude, de corruption, et d’incompétence ont monté en intensité, laissant l’Amérique divisée et méfiante. Finalement, cette campagne n’aura pas seulement mis en lumière les fractures du pays, mais aussi un nouveau genre de politique, "où la quête de popularité passe avant les grands projets pour le futur". Dans ce grand théâtre électoral, le vrai perdant semble être la dignité même de la fonction présidentielle, sacrifiée au profit du buzz et du clash.

Le premier épisode de ce feuilleton politique s’écrit le 31 mai 2024 à New-York avec une image qui restera à jamais dans l’histoire : Donald Trump, la mâchoire serrée, sortant du tribunal après avoir été condamné pour fraude. Une première pour un ancien président américain. Inculpé dans trois autres dossiers notamment pour avoir tenté d’avoir inversé le résultat des précédentes élections, l’homme d’affaires est cerné par les affaires. Pourtant, rien ne semble l’arrêter pour regagner la Maison Blanche. Ses déboires judiciaires n’entament pas sa popularité car son rival démocrate est lui aussi fragilisé. Contre toute attente et à seulement quelques mois de la présidentielle, Joe Biden renonce à la Maison Blanche après un débat qui tournera au cauchemar pour l’actuel président. Si la santé du démocrate inquiète, c’est finalement la vie de son principal adversaire qui sera menacée le 13 juillet 2024. Lors d’un meeting à Butler, Donald Trump est pris pour cible par un tireur qui ouvre le feu sur le milliardaire. La photo de la balle effleurant son visage fait le tour du monde. Dans un réflexe de show man, Donald Trump n’hésitera pas à servir de cette tentative d’assassinat pour creuser l’écart… Du moins jusqu’à l’officialisation de l’entrée en poste de Kamala Harris le 22 août 2024 à Chicago. La vice-présidente monte sur le ring pour recevoir l’investiture de son parti. Les espoirs de victoire renaissent chez les démocrates et les sondages s’inversent. La Kamala mania s’empare de la campagne électorale. S’engage depuis un duel sans merci où tous les coups sont permis dans l’attente des résultats. 

Alors quelles conséquences pour les Américains ? Et en Europe ? Le débat est ouvert avec nos invités.