Invités :
Helder de Oliveira, directeur de l’Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France (ORDIF)
Frédéric Denhez, journaliste spécialiste des questions environnementales
Diane Beaumenay-Joannet, responsable de campagne déchets aquatiques pour l‘ONG Surfrider Foundation Europe
Le seuil de 10 000 tonnes de déchets non ramassés a été atteint, vendredi 24 mars dernier à Paris, selon l'estimation de la mairie, au douzième jour de la grève de ses éboueurs contre la réforme des retraites. Depuis le 6 mars dernier, les poubelles s’entassent dans la capitale, au grand dam des riverains. En France, un habitant produit en moyenne 583 kg d’ordures par an, 454, en Île-de-France. Malgré les nuisances, ce non-ramassage a cependant entraîné une prise de conscience sur l’ampleur des déchets que l’on produit. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a des grèves, mais c’est la première fois qu’il y a cette prise de conscience. Culturellement, on est plus réceptif à ces questions-là, qu’avant », commente Helder de Oliveira.
Parmi les principales sources de déchets : le BTP, l’industrie et les déchets ménagers. Ce qui pose la question de leur acheminement et de leur tri. « Il y a une petite partie qui est effectivement recyclée, notamment le plastique, le verre et les papiers carton. Pour le reste, ça part en incinération ou en enfouissement. Il y a quand même une partie qui est encore jetée dans la mer. Avec tous ces déchets dans les rues, si rien n’est fait, avec le vent et la pluie, cela va ruisseler dans les cours d’eau et donc dans la mer. Il y a un gros gisement de déchets qui arrivent dans l’Océan », explique Diane Beaumenay-Joannet.
Les Français font-ils plus attention qu’avant concernant le recyclage de leurs déchets ? « Il y a une effervescence, c’est vrai. Mais les chiffres ne s’améliorent pas. On recycle très mal », souligne Helder de Oliveira.