Nos invités :
- Daïc Audouit, éditorialiste politique
- Jean Garrigues, historien et président du Comité d’histoire parlementaire et politique
- Gaël Sliman, président et cofondateur d’Odoxa
En visite à l’Élysée, Élisabeth Borne a remis sa démission de son poste de Première ministre au terme d’un mandat de vingt mois lundi 8 janvier 2024. Un rebondissement tiède dans les affaires politiques puisqu’attendu depuis le réveillon et les annonces présidentielles qui laissaient présager l’importance d’un remaniement en ce début d’année. Le nom de son remplaçant, qui aurait dû être annoncé dans la foulée, sera finalement révélé le lendemain en fin de matinée. Une latence qui laisse place à toutes les spéculations, notamment au sujet de Gabriel Attal, l’actuel ministre de l’Éducation, et favori des listes.
À seulement 34 ans, cela ferait de lui le plus jeune Premier ministre de la cinquième République, s’il était élu. L’histoire se répète-t-elle ? Attal serait-il le digne successeur de Laurent Fabius, de trois ans son aîné lorsqu’il était promu au rang de Premier ministre en 1984, sous la présidence de Mitterrand ? Comme lui, s’il devenait le nouveau bras droit du Président, Attal serait-il le chouchou d’Emmanuel Macron, ferait-il grincer des dents ses confrères plus âgés qui aimeraient bien avoir sa place ?
Une possible élection de Gabriel Attal comme Premier ministre qui interroge. S’il est clair que le jeune ministre est populaire, à la fois au sein de son parti, et auprès des français, les commentaires peuvent affluer sur son inexpérience, son passage trop rapide à la tête du ministère de l’Éducation, ou bien sur son aura qui pourrait ombrager celle d’Emmanuel Macron. Un Emmanuel Macron qui avait pourtant pris l’habitude de ne nommer que des Premiers ministres inconnus du grand public pour ne pas se faire voler la vedette : ce changement, si Gabriel Attal devenait le nouveau Premier ministre, indique-t-il une nouvelle stratégie de la part du Président en vue de la prochaine présidentielle de 2027 ?