Invités
Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de Recherche et d’Etudes Méditerranée Moyen-Orient
David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique et chercheur associé à l’IRIS
Ben Barnier, grand reporter, spécialiste des questions internationales
Ambiance électrique à l’Assemblée nationale. Alors que les yeux sont rivés sur Rafah, en France, le conflit entre Israël et le Hamas s’invite de plus en plus chaque jour. Mardi 28 mai, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le député La France insoumise (LFI) Sébastien Delogu a brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle. L’élu des Bouches-du-Rhône a écopé d'une exclusion de quinze jours du palais Bourbon, soit la plus haute sanction permise par son règlement intérieur. Pour la majorité, ce geste est une provocation. A 11 jours du scrutin des élections européennes, la droite y voit une manœuvre électoraliste. « Nos représentants ne sont pas capables d’avoir un débat serein sur cette question qui mérite d’être traitée de la façon la plus intelligente possible et pas sur ce mode de l’invective », regrette Agnès Levallois. De part et d’autre, ce sujet est hautement inflammable. « Dès qu’il s’agit de ce conflit israélo palestinien, les réactions sont très vives », souligne l’experte.
Sur les réseaux sociaux, le mouvement #blockout2024, importé des États-Unis appelle à "bloquer les célébrités qui restent silencieuses face au génocide à Gaza". Parmi elles ? Zinédine Zidane, Thomas Pesquet ou encore la chanteuse Zazie. « C’est le name and shame. On n’est pas dans un débat, on est dans une forme de tyrannie intellectuelle et digitale », souligne Ben Barnier.
Lundi 27 mai, un grand rassemblement contre Israël s’est tenu à Paris. « C’est un focus territorial extrêmement réduit et pourtant ce conflit a une caisse de résonance mondiale, y compris de la part d’acteurs qui ne sont pas directement concernés. C’est assez singulier », explique David Rigoulet-Roze.