Invités :
· Samuel Comblez, psychologue, directeur des opérations de l’association e-Enfance
· Serge Tisseron, psychiatre de l’Académie des technologies
· Léa Lejeune, journaliste au service économie à Challenges
· François Saltiel, producteur à France Culture
Un rassemblement s'est tenu dans le Pas-de-Calais mardi 6 octobre 2021, à Frévent, en hommage à la jeune Chanel, une collégienne de 12 ans, qui s'est suicidée il y a quelques jours. Selon ses proches, elle était victime de harcèlement dans son établissement scolaire. La Justice a ouvert une enquête mais reste prudente. « A ce stade, aucun élément de l’enquête ne permet d’accréditer la thèse du harcèlement scolaire », a fait savoir le parquet d’Arras dans un communiqué.
Selon une étude menée par la Caisse d’Épargne avec l’association e-Enfance, 20% des jeunes ont déjà été confrontés au cyber-harcèlement. Ce fléau touche particulièrement les filles puisque toujours selon cette étude, 51% des cyber-harcèlements sur mineurs touchent des filles de 13 ans en moyenne. « La viralité d’Internet et la diffusion en masse des messages, photos et vidéos en dehors du cadre scolaire va rajouter de la violence à la violence », estime Samuel Comblez. « Il n’y aucun endroit pour servir de refuge, ils ont l’impression d’être attaqué de toute part ».
Pourtant, il est difficile pour cette génération de sortir des réseaux sociaux, qui sont un véritable vecteur identitaire et d’appartenance à un groupe. « Les enfants qui sont les plus menacés sont souvent ceux qui ont le sentiment d’avoir le moins de reconnaissance dans leur vie concrète. Ils vont chercher sur Internet une compensation, des satisfactions qu’ils n’ont pas dans la vie quotidienne », décrypte Samuel Comblez.
Le cyber-harcèlement est souvent la prolongation d’une situation négative déjà présente dans la vie quotidienne, notamment à l’école. Face à ce phénomène, qui n'est pas nouveau mais décuplé avec les réseaux sociaux, se pose la question notamment de l’accompagnement des parents et les solutions à y apporter.