Elle était attendue. Mardi 10 janvier, la Première ministre Elisabeth Borne a présenté les contours de la réforme des retraites. Elle prévoit notamment un report progressif de l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans, d’ici 2030, contre 62 actuellement, ainsi que 43 annuités de cotisation, d’ici 2027, pour avoir une retraite à taux plein. Depuis l’annonce, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon mais aussi le Rassemblement National de Marine Le Pen ont déjà annoncé vouloir faire barrage. De leur côté, les syndicats dénoncent la « brutalité » de cette réforme. Face à ce vent debout, la cheffe du gouvernement est en première ligne. Elle tend notamment la main au parti Les Républicains. « Elle a réussi à rationaliser le message, qui était très confus au départ. Elle a été très prudente et a toujours eu le même message qu’elle a réaffirmé », commente Alix Bouilhaguet.
Pour espérer remporter cette bataille de l’opinion, alors qu’une grande partie des Français se dit plutôt opposée à cette réforme, le gouvernement veut faire de la pédagogie. Selon les sondages, il semblerait que l’abandon de la retraite à 65 ans augmente la part d’adhésion à cette réforme. « Cette bataille d’opinion est plutôt mal engagée. (…) On a un bloc de soutien qui n’est plus anecdotique », commente Frédéric Dabi. « Cette réforme est claire, simple. L’argumentation de Mme Borne est exactement la même que celle de 2010. La question est maintenant de savoir si le gouvernement va réussir à imposer et familiariser les Français avec toutes les mesures autour qui pourraient faire passer cette pilule », précise-t-il.
Les Français s’interrogent sur l’urgence de cette réforme, comme l’a indiqué le chef d’État. « Emmanuel Macron veut affirmer une vraie réforme. Celle qu’il a promise en 2017 et en 2022. Celle que l’on a beaucoup attendu. C’est très important pour lui », commente Alix Bouilhaguet.