Invités :
Guillaume Daret, grand reporter au service politique
Olivier Pérou, journaliste politique à L’Express, chargé du suivi de la gauche
Hugo Capelli, journaliste politique, chargé du suivi de la gauche
Faut-il redouter un blocage du pays ? Depuis que le gouvernement a dévoilé les contours de sa réforme des retraites, les oppositions politiques et syndicales sont vent debout. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les dirigeants des huit grands syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) appellent unanimement à la mobilisation le 19 janvier prochain. La CGT pétrole menace de bloquer les raffineries, les syndicats de la SNCF et la RATP ont appelé à une grève puissante. Dans l’éducation nationale, beaucoup d’écoles devraient être fermées. Pour l’heure, les syndicats n’excluent aucun scénario et se disent favorables à une grève générale reconductible. La Première ministre, en première ligne, appelle à la responsabilité. « Il y a un alignement des planètes entre l’énergie, les transports et l'école. C’est ce qui fait peur au gouvernement. (…) Le 19 sera un rendez-vous clé. La question est de savoir si cela va continuer dans le temps », explique Olivier Pérou.
Pour l’heure l’opinion publique semble plutôt favorable à ce mouvement. Parmi les principaux points d’achoppement ? L’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités et le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Selon un sondage réalisé par l’institut Montaigne, 93% des actifs s’y disent opposés. « Les retraites en France, c’est un totem, c’est quelque chose très difficile à réformer », explique Olivier Pérou. « On sent une prise de conscience qui monte petit à petit », précise Hugo Capelli. Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats, mais aussi au sein du Parlement, s'annonce rude.