Invités :
- Emmanuel Kessler, directeur de la rédaction de Capital
- Nicolas Prissette, directeur et fondateur du média en ligne Fondamental.fr
- Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion à l’institut Ipsos
La 14e manifestation est au rendez-vous en ce 6 juin. À Nantes, aucun syndicat n’ose s’avancer. La ville notait 18 000 participants aux précédentes manifestations. Ces mobilisations se traduisent souvent par des incidents relativement violents. « Cela ressemble vraiment à une fin de partie » explique Emmanuel Kessler. Cette mobilisation sera plus faible que les journées précédentes.
La puissance syndicale n’a pas réussi à s’incarner politiquement et le pouvoir n’a pas bougé. C’est une des premières fois qu’un tel mouvement soit en suspend sans savoir dans quelle forme celui-ci sera converti. Les Français ne digéreront pas cette réforme des retraites. Contrairement à Nicolas Sarkozy en 2010, c’est que le pouvoir exécutif d’Emmanuel Macron ne disposait pas d’une majorité absolue. Le président de la République aurait prit une mesure « injuste ». La complexité de la réforme n’est pas neutre. Au total, 25 décrets apparaitront.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, montre une image modernisée et plus féminine pour le parti. Celle-ci succèdera prochainement à Laurent Berger. Malgré ce changement, la CGT restera dans ses postures revendicatives. En terme d’image, ce mouvement social était largement favorable aux organisations syndicales. Aujourd’hui, même si le front syndical ne se fissure pas, les postures ne sont pas les mêmes. La CFDT souhaite aller de l’avant en ce qui concerne la mise en place du pacte de la vie au travail tandis que la CGT reste dans une posture plutôt classique. Cependant, ces 14 jours de manifestations montrent une défaite syndicale.